27 décembre 2012

Les morts de la Saint-Jean, d'Henning Mankell


Retour à un style que j'aime beaucoup : le polar nordique, avec le fameux commissaire Wallander, ses doutes et ses erreurs.


Résumé :

La nuit de la Saint-Jean, trois jeunes profitent du soleil de minuit en faisant un pic-nic un peu particulier dans une clairière isolée. Mais quelqu'un les surveille, un homme qui a décidé de les empêcher de s'amuser. Deux mois plus tard, les trois jeunes ne sont toujours pas rentrés chez eux. Leurs parents reçoivent régulièrement des cartes postales de l'étranger, mais une des mères est persuadée que ces cartes sont des leurres. L'homme mystérieux rôde et emmènera le Commissaire Walander dans une enquête qui le concerne de très près...


Mon avis :

J'ai entamé ce livre un peu par hasard, après avoir gardé un bon souvenir d'une enquête de Wallander lue il y a longtemps.  J'ai tout de suite pensé que ça aurait été une bonne idée de lire les aventures de l'enquêteur dans l'ordre chronologique, mais comme souvent dans ce genre littéraire (le polar), chaque histoire peut être lue indépendamment.
Ce que j'aime chez Walander, c'est son côté fragile et comme-tout-le-monde. Il se pose des questions, il se remet en cause et s'implique. Il est touchant par moments, avec ses préoccupations d'homme mûr, même si le côté très alarmiste et négatif de son point de vue ("le monde était mieux avant, notre société est sur la mauvaise pente", etc) m'a impatientée.  Son entourage est lui aussi représentatif de la vie réelle, avec des parents qui sont obligés de s'absenter parce que leurs enfants sont malades, des patrons pénibles, des gens biens et des imbéciles.  Malgré la culture suédoise qui se ressent relativement fort, voilà un héros qui nous est proche et j'apprécie pleinement.

Par contre, la méthode de travail de ces policiers ne m'a pas parue crédible. Des heures et des heures passées à s'attarder sur des vérifications de détails, une importance démesurée accordée aux impressions et aux pressentiments tandis que des pistes évidentes étaient négligées... Tout cela fait un peu brouillon. De façon générale, l'auteur part d'une bonne idée et d'un mystère bien construit, mais ensuite il a du mal à fournir des informations suffisantes pour tenir le lecteur en haleine tout en conservant le suspense. Le résultat, c'est une aventure qui avance par à-coups, avec de grands déserts de tâtonnement entre les révélations.

Il n'empêche que l'enjeu m'a captivée suffisamment pour que j'avance à pas de géant dans ce roman. J'ai donc passé un excellent moment de lecture, malgré la frustration de temps à autre. Et il est grand temps que je recommence à découvrir les aventures de Kurt Walander dans l'ordre chronologique.

Pour terminer, un petit passage qui m'a fait sursauter parce qu'il fait référence à l'affaire Dutroux en lui donnant une portée exagérée mais qui apparemment semblait vraisemblable en Suède :
- Tu as raison bien sûr, dit Nyberg. Même si c'est très désagréable.  Depuis ce qui s'est passé en Belgique, j'ai l'impression que n'importe quoi peut arriver, même en Suède.
Wallander lui donna raison intérieurement. En Belgique, des meurtres d'enfants avaient mis au jour des complicités policières et politiques au plus haut niveau.  Tout n'avait pas été tiré au clair.  On savait qu'il fallait s'attendre à de nouvelles révélations terribles.

Pour en savoir plus :
- l'avis de Livraison, qui fait une critique dure mais très juste.


3 commentaires:

  1. Rebonsoir, c'est un des bon "Wallander" avec La 5ème femme et Le guerrier solitaire. Je garde L'homme inquiet dans ma pal, vu que c'est le dernier avec Wallander (snif). Bonne soirée et excellente année 2013.

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  2. Je l'ai fini le semaine dernière. J'ai vraiment adoré. C'est un de mes coups de coeur de la saga avec "Le guerrier solitaire".

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  3. Je suis actuellement en train de le lire et j'espère que l'enchaînement des éléments ainsi que l'enquête ne perturberont pas ma lecture :)

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