15 août 2014

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, de J.K. Rowling


On continue la relecture d'Harry Potter avec le troisième tome, où les problèmes s'aggravent encore pour Harry !


Résumé :

Il ne croyait pas que ce soit possible, mais si : les vacances d'Harry sont encore pires que celles de l'année précédente. Cette fois-ci, la tante Marge en visite énerve tellement Harry qu'il perd le contrôle et provoque un accident magique. Persuadé qu'il va être renvoyé de Poudlard, Harry s'enfuit en pleine nuit. Il ignore que sa situation est encore pire qu'il ne le croit : Sirius Black, un sorcier tueur de masse, vient de s'échapper de la prison d'Azkaban. Et il en veut personnellement à Harry...


Mon avis :

Continuons donc dans la redécouverte de sept volumes d'Harry Potter, normalement au rythme de un par mois, mais étant donné que j'étais en retard pour le précédent, j'ai enchaîné avec celui-ci. Et le suivant ne devra pas attendre trop longtemps non plus car il s'agit, si je ne me trompe, du plus épais volume de la série. Ca commence à faire beaucoup de Harry Potter en une fois mais je me tiendrai à mon challenge.

Je vous l'annonce tout de suite : cette chronique contient des spoilers, non seulement sur le tome en cours, mais aussi sur les autres tomes et la fin de la série. Plus on avance dans la lecture, et plus cette série forme un tout cohérent, ce qui fait que je ne peux pas en parler sans faire référence à d'autres passages. Heureusement, si vous avez lu les sept romans ou si vous avez vu les films, vous pourrez en profiter malgré tout.

Nous revoilà donc chez les Dursley puis à Poudlard où, comme d'habitude, Harry est au centre des événements. A chaque tome, on monte d'un cran dans le dramatique. Après la menace sur les étudiants de l'année précédente, qui s'est rapprochée très près d'Harry en mettant en grave danger Ginny, la petite soeur de son meilleur ami, c'est maintenant Harry lui-même qui est visé. Au début du tome, Harry reste encore très enfant ; la mort n'a pas vraiment de signification pour lui et il est prêt à prendre le risque de quitter la protection du château pour partir en excursion avec ses amis. Hermione se montre plus raisonnable mais n'est pas suffisamment convaincante. Ensuite, deux choses vont permettre à Harry d'évoluer et de grandir encore un peu. 

Il y a d'abord le fait que cette fois-ci la mort le frôle de très près. Il en est témoin avec la décapitation de Buckbeak l'Hypogriffe (désolée, mon livre est en anglais et je ne me souviens plus des noms français). Ce n'est qu'un animal mais pendant quelques heures, Harry le croit mort et l'auteure parvient à amener cet épisode de façon si progressive, si inéluctable, que le choc pour le (jeune) lecteur est réel. Sirius et Harry lui-même frôleront de près le baiser des Dementors, ce qui est probablement pire. La mort se rapproche, prend un aspect bien réel, mais c'est fait de façon tellement progressive d'un tome à l'autre que quand elle frappera réellement à la fin du tome suivant, le lecteur sera en quelque sorte préparé psychologiquement. Je l'ai toujours pensé : le succès de J.K. Rowling tient aussi à sa grande sensibilité pour la psychologie des enfants.

L'autre chose qui fera évoluer Harry, c'est la "rencontre" avec ses parents. Jusque là, ils n'étaient que des ombres, des photos dans un album et des visages aperçus dans le miroir de l'Erised. Dans ce tome-ci ils deviennent de véritables souvenirs : des voix qui surgissent de la mémoire d'Harry, des réminiscences des condisciples de James Potter qui en font une personne réelle avec une histoire détaillée. Pas étonnant qu'Harry croie voir son père quand il a besoin de lui.

J'ai trouvé à cette relecture l'évolution de l'histoire un petit peu lente, peut-être parce que j'enchaînais deux tomes à la suite, mais la scène dans le "shrieking shack" (la maison hantée) où tout se dénoue est une des meilleures de la série, d'après moi. Bien sûr il y a quelques aspects artificiels dans la façon dont Sirius Black s'exprime au début de la conversation, pour laisser planer le doute sur ses intentions. Mais jamais je n'aurais deviné ce rebondissement final. Et voici le premier exemple d'une des choses que j'adore dans la narration de cette série : l'auteure se sert d'un tout petit détail déjà présent dans les tomes précédents, le rat de Ron, pour lui donner tout à coup une signification centrale et très surprenante. Le rat était présent si naturellement depuis le tout début qu'on était loin de lui deviner aucune importance, et la surprise est totale. Bien joué !

Enfin, une dernière remarque concernant cette scène finale : quand Harry apprend qui a réellement trahi ses parents, il fait un choix : il refuse de le tuer. Il décide qu'il ne deviendra pas un meurtrier (même si ce n'est pas lui qui le fait directement), même pour venger la mort de ses parents, même envers celui qui les a trahis de la façon la plus ignoble. En quelque sorte, Peter Pettigrew est bien plus coupable encore que Voldemort, car il était considéré comme un ami. Mais Harry n'est pas un tueur, il ne se laissera pas emporter par la haine. C'est ce qui le distinguera de Voldemort jusqu'à la fin. Et c'est ce qui fait qu'il ne pourra jamais utiliser l'invocation "Avada Kadavra !", même contre Voldemort. L'auteure devra inventer une intrigue bien compliquée pour faire en sorte qu'Harry débarrasse le monde de son nemesis sans le tuer lui-même, mais à partir de ce tome-ci déjà, elle n'a plus le choix. 

Voilà ma petite analyse personnelle de ce tome ; on commence à arriver dans les choses sérieuses, dans une aventure qui n'est plus si "jeunesse" que ça finalement, et c'est ce que je préfère. Relire les tomes à la suite les uns des autres permet de mesurer tout le talent et toute la réflexion qui a été mise dans la construction de l'intrigue, et je comprends de mieux en mieux pourquoi cette série a eu autant de succès !


Pour en savoir plus :
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