11 février 2012

The secret life of bees (Le secret des abeilles), de Sue Monk Kidd

Petite chronique d'un roman découvert par hasard !

Résumé :

Caroline du Sud, 1964, l'année où les Noirs obtiennent légalement les mêmes droits civils que les Blancs. La jeune Lily Owens, 14 ans, vit seule avec son père depuis que sa mère est morte dans des circonstances tragiques quand Lily avait 4 ans. Face à un père détestable, Lily ressent en permanence l'absence de sa mère, remplacée en partie par Rosaleen, la servante noire qui lui sert de nounou. Le jour où Rosaleen est arrêtée et menacée de mort par des hommes racistes, Lily saisit l'occasion pour s'enfuir avec elle et partir à la recherche des traces de sa mère. Leur errance les mène chez les trois soeurs August, June et May, où Lily apprendra à la fois l'art de l'apiculture, les réponses à ses propres questions et la recette du bonheur.



Mon avis :

Voilà bien un roman lu complètement par hasard. Je l'ai découvert tout simplement parce qu'il était en promotion sur le site d'Amazon et le prix dérisoire de l'ebook m'a permis de l'acheter sur un coup de tête, sans rien en savoir.  J'aime ces petits coups de pouce du destin !

Parce que honnêtement, je n'ai pas eu à le regretter. J'ai beaucoup aimé cette belle histoire racontée à la première personne. Lily est une narratrice agréable dont on sent la sincérité à chaque mot.  Elle nous plonge dans sa vie de jeune sudiste (encore une !) au milieu des pêches que cultive son père. L'époque du livre n'est pas un accident : toute l'histoire commence le jour où Rosaleen veut faire respecter ses droits civils récemment acquis. Et Lily, en tant que jeune fille blanche au milieu des noirs, effleure le racisme sans vraiment le comprendre, donnant à toute cette histoire un léger point de vue historico-politique qui n'est pas trop approfondi pour laisser la place au récit d'apprentissage. Finalement, le fond de l'intrigue c'est Lily qui acquiert la capacité de faire son deuil, avec en bonus une approche sur ce que la foi peut apporter dans les moments de doute.

Les personnages sont extrêmement attachants, originaux sans que ce soit forcé.  A peu de choses près, il s'agit d'une histoire de femmes ; outre Lily et Rosaleen, il y a August, la matriarche pleine de sagesse, June la sévère, May qui souffre de tout le malheur du monde, et puis les soeurs de la secte de la vierge noire, une religion faite-maison très originale mais touchante. Tous semblent crédibles pour l'époque et le milieu, tout en gardant chacun une jolie touche de poésie. 

Une fois l'histoire commencée, il est difficile de la lâcher, ne serait-ce que parce qu'on veut savoir ce qui est arrivé à la mère de Lily.  Ce mystère est au centre de l'histoire et maintient un aspect de suspense jusqu'à la dernière page, sauf que bien sûr, une fois qu'on est pris dans l'engrenage, ce mystère n'est vraiment plus nécessaire pour retenir notre attention. La jolie "voix" de Lily et le nid douillet de la maison des trois sœurs suffit pour qu'on se blottisse entre les mots de cette belle histoire.

Finalement, la seule chose que je pourrais lui reprocher, c'est une intrigue un peu trop propre. Les choses se passent un peu trop bien, la fin est un peu trop belle, les personnages sont un peu trop parfaits, bref, ça sent un peu trop la guimauve. Il y a bien un petit drame en cours de route, mais c'est plutôt le genre "il fallait bien que ça arrive un jour". Peut-être qu'un vrai moment d'émotion aurait donné un peu de profondeur à ce roman. 

Il n'empêche que ce côté sucré ne fut pas pour me déplaire et j'ai passé un délicieux moment à profiter de ce roman doux comme un bonbon.  Si comme moi vous ne le connaissiez pas, je vous conseille de vous le procurer, même si la promotion sur Amazon est finie !


Pour en savoir plus :
- la chronique de Belledenuit, qui a été un peu déçue de sa lecture, et celle de Calypso, pour qui c'est un vrai coup de coeur.


4 commentaires:

  1. J'ai eu récemment un coup de coeur pour ce roman !

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  2. Je rajoute un lien vers ta chronique à la mienne alors :)

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  3. Intéressant. J'ai beaucoup entendu parler du livre à cause du film. Lui et son auteur étaient vivement loués je ne sais plus où. Moi ça me rend suspect tous ces louanges et la mention "NYT Bestseller". Le fait que tu parles de "guimauve", même si ce n'est pas ce que tu retiens le plus, me conforte dans mes soupçons, comme avec The Help, par ailleurs très décrié par les Noirs Américains.

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  4. Ah c'est plutôt le genre bestseller féminin que James Ellroy, c'est sûr ! Mais dans son genre il est défend bien. Dans tous les cas, je suis d'accord avec toi ; je me méfie des livres dont on a dit trop de bien, ne serait-ce parce qu'alors les attentes sont trop grandes.

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