23 juillet 2012

On ne peut pas lutter contre le système, de J. Heska


Je venais de terminer le roman "Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir" de J. Heska que j'ai lu une chronique du deuxième roman du même auteur, "On ne peut pas lutter contre le système".  Je n'ai pas résisté : aussitôt vu, aussitôt acheté, aussitôt inscrit pour une lecture commune avec Aniouchka !  Alors, ce second opus ressemble-t-il au premier ?


Résumé :

C'est la révolution. L'empire industriel et financier HONOLA s'effondre. Ses dirigeants fuient désespérément la vindicte populaire. Parmi eux, Lawrence Newton est le seul décidé à affronter la foule en colère. Comment en est-il arrivé là, lui qui dans sa jeunesse se battait au côté des alter-mondialistes ? Quel est ce nouveau produit qui a fini par couler HONOLA ? Pourquoi la foule leur en veut-elle à ce point ?


Mon avis :

Je me méfie toujours un peu des romans qui se mêlent de sujets de société qu'il est difficile d'aborder sans prendre parti.  "On ne peut pas lutter contre le système" fait partie de cette catégorie : on y parle d'OGMs, d'alter-mondialisme, d'entreprises corrompues, ce genre de choses qui brûlent les pages. 


Mais ici, l'auteur évite de trop se mêler de politique en faisant un choix assez étonnant : il en met plein leur grade à toutes les parties en présence.  Il y a les gros gros gros méchants (quelques dirigeants d'entreprise absolument sans scrupules), quelques plus petits méchants (des politiques qui soutiennent les précédents), et puis des gentils à première vue (ceux qui luttent contre les précédents). Mais ceux-là non plus ne sont pas de vrais gentils : leurs manifestations et actions d'éclat tournent ridiculement mal et ils ont l'air au mieux de Don Quichotte qui se battent contre des moulins à vent, au pire d'imbéciles suicidaires à côté de leurs pompes.  Bref, voilà une histoire où toutes les catégories de personnages sont tellement caricaturaux qu'il devient inutile d'ajouter la mention "Toute ressemblance avec ...blablabla... purement fortuite" (sauf pour quelques noms de personnages publics - Joël Monpère, ça vous rappelle quelqu'un ?).  Du même coup, voilà qui classe ce roman dans la catégorie "divertissement actuel sans prise de tête".  Personnellement, ça me va très bien. 

Divertissement donc, catégorie thriller, très loin du premier roman de l'auteur, "Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir"; le seul lien entre les deux c'est une maîtrise de la langue française que j'apprécie de plus en plus au fil des pages. Cette fois-ci, on a droit à un mélange d'action aux quatre coins du globe, de montages politico-financiers, de magouilles et contre-magouilles et un petit bout d'histoire d'amour.  On se laisse emporter au fil des pages par une intrigue assez complexe mais où, bizarrement, je ne me suis pas perdue (malgré une lecture hachée par manque de temps).  Le rythme est là, le suspense aussi : jusqu'aux derniers dix pourcents du livre on ne connaîtra pas les vrais ennemis ni même la nature du produit qui est au centre de toute l'intrigue.  Puis tout s'explique, tout simplement. C'est beau, c'est bien mené. 

J'ai l'impression que J. Heska a trouvé sa voie : des romans construits autour d'une intrigue originale, sur un ton et un rythme bien maîtrisés, mais qui restent légers dans leur contenu. Le genre de choses qu'on a envie de lire pour un peu de délassement et qui arrivent à captiver jusqu'à la dernière page. Moi j'adhère, et vous ?


Pour en savoir plus :
- la fiche Bibliomania du livre
- acheter le livre sur Amazon : ebook (seulement 2,99 euros !) et papier
- le blog de l'auteur
- la chronique de ma co-lectrice Aniouchka, très enthousiaste !

7 commentaires:

  1. J'adhère totalement !
    Après avoir lu ta chronique, je reconnais que les personnages sont tous un peu caricaturaux. J'ai pensé moi aussi à l'image de Don Quichotte pour comparer les écolos, et le sobriquet de Joël Tonpair m'a beaucoup fait rire !
    En tout cas, il est clair que ce thriller est très bien mené et se lit tout seul. Et bien qu'il aborde des sujets brûlants, tout le monde en prend pour son grade et l'auteur ne prend pas parti, ce qui fait que le roman reste un divertissant parfait pour l'été !

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  2. Merci pour cette chronique très intéressante !

    Plus je lis les avis, et plus je me dis effectivement qu'il doit y avoir une incompréhension entre ce que le livre renvoie comme image et ce qu'il est réellement (vous mettez tout à fait le doigt dessus) : malgré les thématiques lourdes, le roman est avant tout un "page-turner", un simple divertissement, tout comme "Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir", qui peut amener éventuellement le lecteur qui la souhaite à s'interroger sur le monde qui l'entoure (mais ce n'est pas sa vocation première). Mais le plaisir de lire et de s'amuser prévaut largement !

    Hi, hi, et promis pour le prochain, j'essaierai de faire des personnages moins caricaturaux. Mais toutefois pour ma défense, pour côtoyer certaines "élites" dans mon milieu professionnel, j'ai dressé des portraits qui sont en-dessous de la réalité ;-) Certaines phrases clés reprises dans le roman ont même réellement été entendues lors de réunions ou d’entretiens ;-)

    Hop, merci encore pour cette belle chronique, je partage !

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  3. @Aniouchka : Je vois que nos avis se rejoignent :) Ce fut un plaisir de faire cette LC en ta compagnie !

    @J. Heska : Il faut s'attendre à ce que la plupart des lecteurs prennent tout ça au premier degré, mais si ça peut les faire un peu réfléchir sur le système, pourquoi pas ? A part ça, j'attends le prochain avec impatience :)

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  4. "divertissement" n'est vraiment pas le premier mot qui m'est venu à cette lecture.
    Mais j'aime bien ta chronique parce qu'elle est à l'opposée ou presque de la mienne.
    Lirai-je au premier degré ? ;)

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  5. Tu m'intrigues, je vais aller voir ta chronique :)

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  6. Joli article ! J'ai également passé un très bon moment avec ce roman :)

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  7. Je suis grosso modo du même avis que toi. C'est divertissant et pas trop prise de tête, malgré les sujets abordés. J'ai trouvé l'histoire un peu abracadabrante par contre, mais ça reste sympathique à lire !

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