01 mai 2018

Head On, de John Scalzi


John Scalzi est l'un de ces auteurs dont je ne rate aucune sortie, alors voici mon avis sur le roman qu'il a publié le mois passé !


Résumé :

Peu de choses ont changé pour l'agent du FBI Chris Shane depuis sa toute première enquête. Dans ce futur où une partie de la population a été touchée par un virus qui rend le cerveau incapable de communiquer avec le corps, les victimes, appelés Haydens, peuvent télécharger leurs capacités mentales dans un robot, un tweep, ou passer du temps dans un espace virtuel, l'Agora. Ils ont aussi leur propre sport : le Hilketa, une sorte de football américain qui consiste à arracher la tête d'un autre joueur puis de l'utiliser pour marquer un goal. Etant donné que tous les joueurs sont des Haydens et qu'arracher la tête d'un tweep ne leur fait aucun mal physique, ce jeu apparemment violent est en fait sans danger... jusqu'au jour où un joueur meurt mystérieusement en plein match. Chris Shane et sa partenaire sont chargés de déterminer la cause de cette mort, malgré les pressions des investisseurs dans ce sport en plein essor.


Mon avis :

J'attendais ce roman avec impatience, tant je sais qu'avec John Scalzi, je ne suis jamais déçue. Cet auteur n'écrit pas de romans qui vont révolutionner le genre de la science-fiction, mais il produit avec régularité des histoires passionnantes pleines de rebondissements et d'humour. Pour profiter à fond de ce roman sur lequel je me suis jetée dès sa sortie le 17 avril, j'ai été jusqu'à ré-écouter l'audiolivre du premier tome de cette série, Lock In (en français : Les Enfermés). Chacun des tomes est sensé être indépendant, et ils le sont, mais j'avais envie de rafraîchir ma mémoire sur les aspects importants du monde créé et les détails de la première enquête de Chris. Et puis, pour le plaisir, aussi !

Cette série est un joyeux mélange de science-fiction et de roman policier, voire même économico-policier. Le décor est un monde légèrement futuriste (disons, à vingt ou trente ans d'ici) où un pourcent de la population a besoin de s'incarner dans un robot pour vivre une vie normale.  Les implications sont nombreuses : physiques ("avoir la tête ailleurs" prend un tout nouveau sens très concret), économiques (un robot coûte très cher), juridiques (robot = voiture ou prothèse ?), sociales (discrimination), etc, mais c'est surtout vraiment très, très cool et offre une infinité de possibilités narratives. Par exemple, le fait que Chris ne meurt pas même si son tweep est complètement détruit permet de créer des scènes d'actions assez fabuleuses. Rien que dans ce tome, Chris est brûlé, on lui arrache la tête, on le percute en voiture (deux fois), et il se fait taper dessus par un robot encore plus gros que lui. Cet aspect permet aussi d'intégrer plein de petits soucis plutôt comiques, comme tomber en panne de batterie. C'est déjà pénible quand il s'agit d'un téléphone, alors imaginez quand c'est le robot qui vous sert de corps  :D

L'intrigue prend la forme d'une enquête policière relativement classique dans sa construction. Un sportif meurt brutalement, sa ligue a l'air de vouloir cacher des infos aux enquêteurs, il a aussi des problèmes de couple, les pistes se multiplient, les indices s'accumulent, il y a d'autres morts...   Et nos deux enquêteurs se démènent pour démêler les pistes, découvrir les enjeux et arrêter le massacre. Comme c'était le cas dans le tome précédent, il y a un aspect économique assez marqué, ce qui nécessite quelques exposés parfois un tout petit peu ardus, mais rien d'insurmontable. L'intrigue se déroule également dans le milieu du sport professionnel, sur le modèle du football américain, baseball, hockey, etc, ce qui ravira les fans de ce genre de sport sans ennuyer les autres (dont je fais partie). Et surtout, il y a l'humour très américain typique de John Scalzi, plein de réparties cinglantes, de bons mots bien placés et de dialogues plus percutants que réalistes. C'est le genre de roman qui semble écrit comme un scénario de film d'action à gros budget, avec beaucoup d'action, des héros grandes gueules et grand coeur, quelques retournements de situation et les bons qui gagnent à la fin. John Scalzi est le maître de la formule divertissement grand public, et comme toujours, il maîtrise parfaitement son art.

En résumé, ce n'est pas le roman qui va révolutionner la SF, c'est "juste" une bonne idée parfaitement utilisée pour offrir au lecteur quelques heures de détente intense, avec en plus une pointe de réflexion sur le handicap et sur le genre (via un tour de passe-passe narratif que je vous laisse découvrir). Pas besoin d'aimer la SF pour apprécier ce genre de roman, mais je conseillerais quand même de commencer par Lock In, même si en théorie ce deuxième tome peut se lire individuellement du premier. Personnellement j'ai passé un excellent moment de lecture, et j'espère que l'auteur pourra encore proposer de nouvelles aventures dans le même univers qui est plein de potentiel. 

Pour en savoir plus :
- la fiche Goodreads du livre

   

3 commentaires:

  1. J'attends avec impatience sa traduction... j'avaisn adoré Les Enfermés

    Pour info il existe une novella "Unlocked" qui est un prequel au deux romans. Info trouvé sur le site de l’éditeur américain Tor

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  2. Je l'ai pris et je pense que je vais surement le lire assez rapidement ^^

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  3. @Yogo : Je sais, le préquel était inclus à la fin de l'audiolivre de Les Enfermés et j'en ai parlé dans mon article à propos de ce livre-là : http://nath-pageapage.blogspot.fi/2016/05/les-enfermes-de-john-scalzi.html :)

    Bonne lecture à tou.te.s les deux !

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