10 mai 2018

Sandman, tome 2 : La maison de poupée, de Neil Gaiman et collectif


Je vous ai parlé l'année passée du premier tome de la bande-dessinée Sandman ; il m'a fallu plusieurs mois pour me lancer dans le second tome, mais je vous en parle enfin !


Résumé :

"Son nom lui-même est un mystère. Il se nomme Sandman, mais aussi Dream ou Morphée. Comme les autres membres de la famille des Éternels - Death, Destiny, Delirium, Desire, Despair et Destruction - il incarne un sentiment ou une réalité de l'âme humaine. Son royaume est celui des songes, un royaume à la fois sombre et enchanteur, dont le Maître est immortel, mais faillible et fragile. En suivant Sandman dans ses aventures, ses peines et ses tourments, le lecteur plongera dans un fascinant rêve éveillé.
Rose Walker trouve dans une étrange maison où elle a été invitée à se rendre, plus de choses qu'elle n'en attendait. Entre autres, des parents perdus de longue date, un congrès de tueurs en série et, finalement, sa véritable identité... Le Maître des Rêves, Sandman, cherche à comprendre ces mystères, sans se douter un instant - une éternité ? - qu'une main tire les ficelles dans l'ombre. Une main dont le propriétaire pourrait même être assez proche de lui..."
(quatrième de couverture) 


Mon avis :

J'ai beau avoir lu et apprécié le premier tome de cette série de comics culte, je suis toujours intimidée par Sandman.  J'avais emprunté ce tome-ci à la bibliothèque en décembre, et depuis lors je renouvelait mon emprunt tous les mois, jusqu'à ce que j'atteigne la limite du nombre de renouvellements autorisés et doive me dépêcher de le lire avant de le rendre. Et pourtant, tout ce temps, il traînait bien en évidence sur ma table de nuit; je voulais le lire mais je n'osais pas l'aborder, j'avais l'impression que je devais attendre le bon moment pour pouvoir l'apprécier et le comprendre comme il le mérite. Tout ça pour une bande-dessinée ! C'est un peu ridicule, non ?

Il est vrai que Sandman n'est pas une bande-dessinée parmi les plus accessibles. Il y a plusieurs histoires parallèles qui s'entremêlent d'un chapitre à l'autre, un vocabulaire particulièrement poétique ou mystique (je lis cette série en anglais, sa version originale), et un dessin parfois complexe avec des cases qui se mélangent et se chevauchent jusqu'à ce qu'on ne sache plus parfois dans quel sens les lire. Au début, j'ai eu beaucoup de mal à saisir le sens d'une intrigue très éparpillée, et j'ai passé beaucoup de temps à revenir en arrière, encore et encore, pour essayer de trouver ce qui m'échappait. C'est rare que je me sente perdue face à une lecture, et c'est un peu frustrant. Et puis j'ai trouvé le bon angle d'attaque : se laisser porter, ne pas s'inquiéter de ce que je pouvais avoir raté ou de ne pas suivre l'intrigue telle que l'auteur (ou les auteurs) l'auraient voulu, et attendre que les explications viennent d'elles-même. A partir de là, les pages se sont tournées toutes seules et les pièces du puzzle se sont mises en place.

L'histoire se poursuit donc depuis le premier tome (qui est résumé au début de celui-ci pour ceux qui ne se souviennent plus trop). Morpheus, ou Sandman, ou le Maître des Rêves, a enfin réussi à s'échapper après avoir été emprisonné par Roderick Burgess, qui cherchait à capturer la Mort. Sandman a pu retrouver sa force et récupérer les outils de son art, mais certaines de ses créatures ont disparu, parmi lesquelles quatre parmi les plus importantes. Et puis il a un problème : un "vortex" est apparu, on apprendra plus tard ce que c'est, mais c'est dangereux et ça a pris la forme d'une jeune femme, Rose, qui vient de se découvrir une grand-mère fortunée et qui doit retrouver son petit frère perdu de vue depuis longtemps. On fait aussi la connaissance d'un frère-soeur de Sandman, Desire, qui n'a pas l'air commode, et d'un nouvel ami que Sandman s'est fait au fil des siècles. Bref, comme je vous disais, c'est un peu complexe, mais promis, on finit par s'y retrouver.

Les dessins sont du même type que dans le tome précédent et relativement homogènes malgré la participation de plusieurs artistes que l'on peut probablement distinguer si on y prête attention. C'est souvent sombre, travaillé, avec certains aspects que j'ai apprécié (comme un chapitre où il faut tourner la page en paysage pour lire les parties qui se situent dans le royaume de Sandman) et d'autres moins (comme certains visages un peu niais). Mais ce qui marque, au-delà du dessin, c'est le ton de l'ensemble. Neil Gaiman a toujours un univers très particulier, et ici on retrouve un énorme mélange indescriptible d'horreur, d'humoristique, de fantastique, de poétique, d'historique, de moderne, d'introspectif... Tout est mélangé et tout est cohérent. Son texte, couplé avec le talent des dessinateurs, propose un ensemble vraiment étrange où souvent je ne savais pas si j'étais dégoûtée ou si j'avais envie de rire, si j'étais dans un conte ou dans un récit réaliste. C'est perturbant, c'est impressionnant, et ça vaut la peine de le découvrir. 


Pour en savoir plus :
- la fiche Bibliomania du livre
- la fiche Goodreads du livre


1 commentaire:

  1. Il est trop bien ce tome, c'est un de mes favoris. Je trouve que c'est un des plus accessibles car c'est une histoire relativement linéaire ^^

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