Retournons tout doucement vers la science-fiction avec un petit roman humoristique...
Luke Devereaux, auteur de science-fiction en panne d'inspiration, emprunte la cabane d'un ami au milieu du désert pour tenter de relancer son imagination. Le soir, après quelques whiskies, une idée lui vient : et si des petits hommes verts venaient nous rendre visite ? Et voilà qu'on frappe à la porte de la cabane : un petit homme vert est là et bien là, un parmi des milliards. Ils viennent de Mars, ils sont partout, ils ne peuvent pas faire de mal aux humains et ils n'ont visiblement qu'un seul but : empoisonner la vie de toute l'humanité.
Mon avis :
Voilà un livre que j'ai lu complètement par hasard quand j'étais enfant après l'avoir découvert dans la bibliothèque de mes grands-parents. Il m'avait laissé une bonne impression et, suite à un Top Ten Tuesday qui me l'a remis en tête, j'ai entrepris de le relire pour découvrir la version originale et pour voir si mon avis avait changé avec le temps.
Résultat : mon avis reste le même, c'est bien une lecture franchement sympathique et tout à fait inattendue. De la science-fiction humoristique, Fredric Brown n'est pas le seul à en proposer, mais il fait ça très bien.
Le meilleur aspect du livre d'après moi c'est l'arrivée des Martiens et ses conséquences. C'est à la fois très cliché et très original : pas de vaisseaux spatiaux, pas d'invasion sanglante ni de combats interplanétaires. Les petits hommes verts sont petits, verts, nombreux, ont des grandes oreilles, la capacité de se téléporter instantanément n'importe où, de voir dans le noir et à travers les murs. Ils sont immatériels, on ne peut les toucher et ils ne peuvent nous toucher, donc a priori nous faire du mal. Par contre ils peuvent parler et faire du bruit, et ils ne s'en privent pas. Ils sont apparus un jour, refusent de dire pourquoi ils sont là ni combien de temps ils resteront. Apparemment, la seule raison de leur visite sur la Terre, c'est de rendre l'humanité folle. Ils racontent tous les secrets, se moquent de tout et de tous, regardent tout et commentent tout. Impossible de les faire taire ni de les faire partir. Ils sont littéralement insupportables.
L'auteur va assez loin dans la description des effets de la présence des Martiens (toujours sur le ton de l'humour) : l'espionnage n'est plus possible, toutes les guerres s'arrêtent, de larges pans de l'économie s'effondrent puisqu'ils n'est plus possible de réaliser le moindre programme de télé, radio ou cinéma par exemple, tous les secrets sont révélés, tous les mensonges sont percés, les humains doivent s'habituer à être observés à tout moment, même les plus intimes... Bref, la vie change entièrement et il faut soit s'habituer, soit devenir fou de frustration. Et au milieu de ce chaos on suit Luke Devereaux, qui s'en sort mieux que d'autres.
Bref, c'est un récit dynamique et amusant qui se lit rapidement et fait régulièrement sourire. Le roman est un peu daté : il est situé en 1964 (mais a été écrit en 1955) et ça se sent. Le héros a aussi une furieuse tendance à boire plus que de raison, ça devient répétitif et un peu désagréable. Mais rien n'est pris au sérieux et ce mélange de science-fiction surannée et d'humour est assez dépaysant au final.
Pour en savoir plus :
- la fiche Bibliomania du livre
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J'ai failli l'acheter la semaine dernière, mais on m'avait alors justement parlé que le roman était un peu daté et que ça se remarquait. Du coup, je ne l'ai pas pris, mais je pense que je le lirai un moment ou à un autre, mais je l'emprunterai plutôt que je ne l'achèterai.
RépondreSupprimerC'est une bonne solution en effet !
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RépondreSupprimerMartien, go Home
C'est un de mes livres favoris. Comment ne pas rêver que ces martiens débarquent un jour sur terre et qu'on en finissent avec l'Hypocrisie tant vis à vis de sois-même que des autres. Le monde ne serait-il pas meilleur si les hommes politiques, les guerres et les banques devenaient ineptes?
Le pitch est très simple:
-Un milliard de petits hommes verts débarquent, ils savent tout sur tout le monde et Ils répètent tout au monde entier.
-Le monde s'effondre, les dirigeants ne peuvent plus mentir, et les couples également nul n'a plus d'intimité.
-Et ces fichus martiens n'ont peur de rien, ils ridiculisent tout les hommes et femmes en les traitant de Toto et de Chouquette. Ils sont grossiers, exaspérants, et très marrants.
Le personnage de Luc Dévereau que l'on peut considérer comme le héros est un peu "décadence et splendeur". Cet écrivain raté va subitement avoir du succès avec des westerns ringards car le monde est devenu absurde.
Ce livre écrit dans les années cinquante à un côté vieillot qui en renforce le charme.
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