Voici une autre de mes premières lectures de l'année, une nouvelle de science-fiction qui m'a beaucoup marquée et que je recommande chaudement.
Résumé :
L'humanité est condamnée. Tout le monde le sait : entre une série de catastrophes naturelles qui ne font qu'empirer et des guerres à n'en plus finir, l'espoir n'est plus permis. Susannah, architecte de renom, est résignée, mais a décidé que l'humanité ne disparaîtrait pas sans laisser une trace de son passage. Elle a réussi à convaincre un riche investisseur et a monté un projet grandiose, la construction téléguidée d'un obélisque immense sur la planète Mars. Mais alors que la construction s'achève, il va falloir faire un choix : sacrifier encore une vie de plus ou renoncer à l'ultime œuvre de l'humanité.
Mon avis :
En août, à l'occasion de la Worldcon, j'ai profité d'une promotion pour m'abonner à la version électronique du magazine Locus, une référence dans le monde de la SFFF outre-atlantique. En parcourant la dernière édition fin décembre, il y a une nouvelle de Linda Nagata qui faisait l'objet d'une recommandation et dont le sujet m'a tout de suite intéressée, alors je l'ai achetée et téléchargée sur ma liseuse, et voici comment j'ai découvert "L'Obélisque Martien".
Ce qui m'a tout de suite attirée dans ce récit, c'est l'idée très pessimiste : l'humanité est condamnée, et au lieu de se battre jusqu'au dernier moment comme dans les films américains, l'héroïne ne songe qu'à laisser un souvenir du passage de l'humanité, une sorte de chant du cygne, une entreprise colossale, inutile et qu'elle ne verra jamais. J'étais très curieuse de la façon dont cet état d'esprit particulier serait transcrit, et malgré la limite imposée par le format court, j'ai beaucoup aimé le résultat. Susannah a tout perdu, autour d'elle le moindre détail lui rappelle la déchéance de l'humanité, et comme c'est arrivé sur très peu de temps, elle sait mesurer précisément, tout comme nous le faisons, l'étendue de ce qui a été perdu. C'est triste mais pas larmoyant, assez défaitiste mais on comprend pourquoi.
L'intrigue qui suit est très bien construite. Les éléments de compréhension sont apportés au compte-goutte, et le suspense est parfaitement maîtrisé, jouant en partie sur le délai de communication entre la Terre et Mars. L'auteur parvient à nous faire comprendre les enjeux et l'historique du projet, son importance pour les protagonistes, et tout le contexte qui l'accompagne, juste à temps pour que nous puissions partager le dilemme puis l'explosion de sentiments que vit l'héroïne. On sent le récit d'une auteure confirmée qui maîtrise parfaitement son art. J'ai été très vite plongée dans cet univers et je n'en suis ressortie qu'à contrecœur.
A histoire courte, chronique courte, car je ne voudrais pas vous gâcher la surprise, mais tout ce que j'ai à vous dire c'est ceci : si vous avez une heure ou deux à perdre et si vous maîtrisez l'anglais, n'hésitez pas à plonger sur cette nouvelle. C'est un vrai petit bijou. Je suis vraiment admirative du talent qu'il faut pour développer un monde futuriste et une intrigue dans un nombre aussi limité de pages, ce que Linda Nagata a parfaitement réussi à faire. Encore une lecture marquante pour bien débuter une nouvelle année !
Pour en savoir plus :
J'ai déjà lu un livre de cet auteure que j'avais beaucoup aimé. Elle semble apprécier d'écrire des histoires d'un proche futur ou la terre n'est pas au mieux de sa forme en tout cas =)
RépondreSupprimerJe pense que j'essayerais cette nouvelle si je peux =)
J'ai aussi lu un autre roman de cet auteur et en effet c'était une histoire dans un futur proche, mais je l'avais trouvée trop compliquée. J'ai de loin préféré cette nouvelle. J'espère que tu pourras la lire :)
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