15 novembre 2009

Une vie de Pintades à Paris, de Layla Demay et Laure Watrin

L'intérêt principal des livres reçus en partenariat avec des maisons d'éditions, c'est qu'on en vient à découvrir des livres qui normalement n'auraient jamais atterri dans notre bibliothèque. C'est comme ça que moi qui évite généralement la "chick-lit" (littérature destinée aux femmes), qui ne suis pas fan du rose, qui n'ai jamais habité Paris et qui suis incapable de caqueter, je me suis retrouvée à lire une histoire de Pintades à Paris.


Résumé:

Dans le monde de la pintade, ces femmes d'aujourd'hui "sérieuse et frivole à la fois", la Parisienne est une espèce à part. Râleuse, frondeuse, coquette, débrouillarde, adorable et insupportable, la pintade parisienne mérite largement qu'on lui consacre un ouvrage. Comment survit-elle dans la jungle d'une ville surpeuplée ? Comment s'habille-t-elle, comment se déplace-t-elle, comment éduque-t-elle ses enfants ? Où va-t-elle boire un verre, manger un bout, nager quelques longueurs, se faire masser ? Qu'est-ce qui l'amuse, qu'est-ce qui l'énerve et qu'est-ce qui la fait bouger ? Au fil de ce livre, vous apprendrez tout des moeurs et habitudes de la belle Pintade à Paris.


Mon avis:

En recevant ce livre, je ne sais pas trop ce que j'attendais. Quelque chose comme un long article de Cosmopolitan, peut-être, même si je ne lis jamais Cosmo parce que je ne comprends pas la moitié de ce qu'ils racontent. Pauvre de moi, je ne suis pas "trendy", je ne connais aucun "designer" et j'ai dû vérifier sur internet ce qu'était un "sac Birkin"; pire, je ne suis jamais sortie en boîte à Paris, j'ignore le prix d'un café sur les Champs Elysées, et si je croisais un "people" dans la rue, je ne le/la reconnaîtrais pas... Bref, je m'attendais à être complètement larguée trois page après la couverture rose.

Grave erreur ! Il y a bien une petite odeur de Cosmo là-dedans, dans le choix de certains sujets surtout (les ventes privées, la mode, les salons de massage ou de coiffure,...). Mais c'est avant tout une étude de moeurs pleine d'humour. En réalité, ça m'a surtout fait penser aux intros des Guides du Routard, vous savez, ces premiers chapitres où ils vous briefent sur la vie du pays que vous allez visiter sur un ton à la fois didactique et moqueur. Même style, même principe: les deux auteures des "pintades" nous emmènent dans les boudoirs féminins de la capitale française pour rire un peu avec/de leurs propriétaires. Sans compter que chaque chapitre se termine sur un petit carnet de bonnes adresses, comme tout guide qui se respecte.

Mais on y trouve aussi des petits portraits amusants ou touchants de femmes en tous genres, plutôt du style "petite tranche de vie" qui vous laissent un sourire attendri, et quelques expériences bien féminines et très peu scientifiques (tel que: débarquer chez le coiffeur des stars sans être une habituée), qui vous dévoilent un peu les injustices d'une vie de Pintade. A la fois étude sociologique, magazine féminin et long billet humoristique, ce petit livre rose ne s'adresse pas uniquement à celles qui s'y reconnaîtront puisqu'il m'a amusée moi aussi.

Alors, c'est écrit pour qui ? Peut-être pas pour les hommes - ou alors, uniquement pour les compagnons des pintades si bien décrites, mais ce serait un peu cruel. En-dehors des principales destinataires, les Parisiennes elles-mêmes, je verrais bien "Une vie de Pintades à Paris" glissée dans le sac de la touriste francophone, à la fois curieuse de la faune locale et à la recherche de bons plans. J'imagine que c'est la lecture parfaite pour occuper le trajet en TGV à l'aller, et à ressortir une fois sur place pour y dénicher les bons plans que le "Lonely Planet" du conjoint n'aura même pas remarqué.

Une dernière chose appréciable: la présentation. Couverture glacée, pages bien blanches qui sentent le neuf, polices variées et soignées, illustrations à chaque chapitre. Pour une fois, un livre de poche qui sent un peu le luxe, ça fait toujours plaisir. Bref, une petite lecture sympa, rien de transcendant, un truc de filles, quoi !

Pour terminer, une petite bouchée du gâteau:

Parce que, évidemment, dans le métro, le principal problème des Parisiens, en-dehors des grèves, c'est les Parisiens. Sous terre (et à l'air libre d'ailleurs), la Parisian attitude n'est pas exactement synonyme de civisme et de discipline. Il y a des gestes qui coûtent: laisser les autres sortir avant d'entrer dans la rame, se diriger vers le fond ("Arrêtez de pousser !") ou se lever de son strapontin quand il y a du monde. La pintade enceinte expérimente la charité mal ordonnée de ses congénères qui, alors qu'elle ne distingue plus ses pieds tant son ventre est rond, ne la "voient" pas quand elle monte. Ce qui l'oblige (enfin, celle qui ose) à se planter devant des grands gars costauds (au hasard) pour leur demander gentiment si cela ne les dérangerait pas trop de se lever. Regards dans le vide ou yeux rivés au sol... Son audace lui vaut parfois des réponses de gentleman: "Et pourquoi moi ?" Heureusement, la solidarité féminine n'est pas un mythe: les femmes sont celles qui se lèvent le plus spontanément.
Entendu dans le RER A (quatre cent malaises par an en moyenne), une fin d'après-midi caniculaire sans air conditionné sous terre: "Oh lala, je sens que je vais tomber dans les pommes", dit une jeune femme écrasée de chaleur et de monde. Réponse d'un de ses voisins: "Vous inquiétez pas, vu le monde qu'on est, vous ne risquez pas de tomber !"

Je l'ai dit ? Non ? Bon, ben: merci aux éditions du Livre de Poche et à Livraddict pour la découverte :)

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