24 avril 2010

Vingt mille lieues sous les mers, de Jules Verne

Pour ma première lecture commune, je me suis laissée entraîner par mes "collègues" de la Livraddict Team pour une relecture de l'un des romans les plus célèbres d'un des écrivains français les plus connus. Et je suis impatiente de savoir ce que mes co-lecteurs (lectrices) en ont pensé ! En attendant, voici mon avis...


Résumé:

En cette année 1866, la marine mondiale est en émoi: plusieurs bateau ont vu ou se sont même fait embrocher par un monstre noir, lumineux la nuit, qui se déplace sans bruit à très grande vitesse et suivant une volonté propre. Un navire est affrété pour partir à sa poursuite et en débarrasser les mers, puisqu'il constitue un danger pour la navigation. A son bord, le savant spécialiste de la faune sous-marine Pierre Aronnax et Conseil, son fidèle domestique. Mais lorsque le monstre est enfin découvert, Aronnax, Conseil et le chasseur de baleine canadien Ned Land sont précipités hors du navire, et se retrouvent sur le dos de la bête... qui est en fait un fabuleux sous-marin, le Nautilus, construit et manoeuvré par un homme mystérieux hostile à l'humanité, le capitaine Nemo. Les trois hommes sont recueillis à son bord, à la fois invités et prisonniers. Commence alors un voyage fantastique sous les mers, où les découvertes extraordinaires se suivent mois après mois...


Mon avis:

Tout d'abord, ceci n'est pas ma première lecture de ce livre. La première datait de mon enfance, au moment où j'ai dévoré en série une bonne partie des Jules Verne. A l'époque celui-ci ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable : j'avais préféré "Voyage au centre de la terre", qui parlait plus à mon imagination, ou "Les tribulations d'un Chinois en Chine", dont j'avais beaucoup aimé l'humour. Mais le voyage sous les mers m'avait moins marquée: des images sous-marines, je pouvais en voir à la télévision dans les reportages du commandant Cousteau... Une mini-anecdote qui me fait sourire aujourd'hui : à l'époque, je savais déjà que la lieue était une unité de mesure supérieure au kilomètre, mais j'imaginais que le sous-marin allait plonger 20 000 lieues sous les mers... en profondeur !

Il est vrai que ce roman a un peu vieilli. L'électricité, la fée mystérieuse qui fait fonctionner le Nautilus, a depuis longtemps été domestiquée. Les sous-marins sont légions, on a largement exploré le fond des mers et les images sont accessibles à tout le monde. Parfois certaines découvertes du capitaine Nemo prêtent d'ailleurs à sourire : on sait maintenant qu'il n'aurait pu atteindre le pôle sud sous les eaux, puisque l'Antarctique est un continent. D'autres passages sont plus choquants car très loin des préoccupations actuelles : les héros ont beau être des savants passionnés par le monde sous-marin, ils n'ont aucune notion de préservation des espèces. Dans ce passage par exemple, où le Nautilus croise une bête particulièrement rare:
"Non, dis-je à Conseil, ce n'est point une sirène, mais un être curieux dont il reste à peine quelques échantillons dans la mer Rouge. C'es un dugong. [...]
- Ah ! fit le Canadien, cette bête-là se donne aussi le luxe d'être bonne à manger ?
- Oui, maître Land. Sa chair, une viande véritable, est extrêmement estimée, et on la réserve dans toute la Malaisie pour la table des princes. Aussi fait-on à cet excellent animal une chasse tellement acharnée que, de même que le lamantin, son congénère, il devient de plus en plus rare.
- Alors, monsieur le captiaine, dit sérieusement Conseil, si par hasard celui-ci était le dernier de sa race, ne conviendrait-il pas de l'épargner - dans l'intérêt de la science ?
- Peut-être répliqua le Canadien ; mais, dans l'intérêt de la cuisine, il vaut mieux lui donner la chasse.
- Faites donc, maître Land", répondit le capitaine Nemo.
Ils se permettent aussi de déclarer que le cachalot est une bête nuisible et d'en exterminer tout un banc... Le capitaine Nemo n'aurait pas été très populaire auprès de Greenpeace !

Ceci dit, si l'on entame la lecture en se souvenant de l'époque à laquelle Verne a écrit ce roman, on peut apprécier pleinement sa capacité d'anticipation. A l'époque, on ne faisait qu'entrevoir le potentiel de l'électricité, et les seuls sous-marins existant plongeaient de quelques mètres dans la Seine ! Le fait que les images et la machine décrits par Verne nous soient si familiers nous prouvent qu'il a touché très juste dans ses extrapolations. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire le livre sous cet angle, à comparer les anticipations de l'auteur avec la réalité telle que nous la connaissons aujourd'hui, les connaissances du professeur Aronnax et du capitaine Nemo avec celles apprises à l'école au XXIème siècle. Et c'est aussi amusant qu'époustoufflant !

Si la narration est généralement très active et pleine de scènes aventuresques, il y a aussi de longs passages descriptifs. Le narrateur, bien dans son rôle de savant, prend le temps de lister les plantes, poissons, coraux et autres qu'il croise pendant son périple. Je conçois très bien que ces passages peuvent sembler longs et pénibles pour de nombreux lecteurs, mais je n'en ai sauté aucun. J'aime la façon dont les descriptions sont faites, car chaque nom est au moins accompagné d'un petit détail sur l'animal qui ressemble à une anecdote : telle bestiole est mangée de telle façon, telle bestiole a une habitude bizarre, telle bestiole ressemble à ceci... Ce n'est donc pas juste une liste sèche, et si on n'en retient rien vu le nombre de noms et de qualificatifs, au moins sur le moment ces énumérations sont plutôt amusantes qu'ennuyeuses à mes yeux. Et j'admire toute la documentation que l'auteur a rassemblée !

Bref, c'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée, et mieux que la première fois. Je l'ai trouvée à la fois amusante et instructive. Le gros plus dans ma lecture, ce fut la magnifique édition du Livre de Poche que je m'étais procurée. La couverture, rouge et argent, reprend celle de la version originale dans une version tricolore magnifique (mal rendue par l'image ci-dessus), et à l'intérieur on retrouve les gravures de la première édition. Au début il y a aussi une préface intéressante, et à la fin, une biographie de Jules Verne. J'ai rarement vu une mise en page en poche aussi belle, et j'avais beaucoup de plaisir à sortir ce livre en public !


Voilà, il ne vous reste plus qu'à aller lire les avis de mes co-lecteurs:
- Fée Bourbonnaise
- Heclea
- Thalia
- Baba
- El Jc
- Mallou
- Emeralda
...ou à retrouver toutes les informations du livre sur sa page Bibliomania.

7 commentaires:

  1. Les descriptions m'auront été fatales malheureusement, mais je crois que c'est aussi une question d'envie. C'était pas le style de livre que je voulais lire à ce moment là.
    Mais je ne m'avoue pas vaincue, un jour je lirais du Verne, en entier :D

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  2. Ravi de voir que la magie a opérée pour toi aussi. Verne reste l'une des grande référence du roman d'aventure et de l'anticipation, et le temps qui passe n'y change rien visiblement.

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  3. Très belle lecture et beau voyage pour cette première lecture intra-team. :)

    Merci pour ce choix de livre et d'auteur. Je suis bien tentée d'en relire un ou deux du monsieur.

    C'est vrai que l'édition du Livre de Poche est superbe. :)

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  4. Belle découverte pour moi, même si par moments les descriptions m'ont un peu lassée ;)

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  5. J'ai la même version que toi du Livre de Poche. C'est une édition qui n'a pas grand chose à envier aux gros formats plus luxueux. Les illustrations en nombre sont très jolies. De même que la couverture. La préface et la biographie de l'auteur sont également des atouts de qualité.

    J'ai beaucoup aimé cette lecture, je ne regrette pas de vous avoir suivi à bord.

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  6. Merci pour vos commentaires ! A quand la prochaine lecture commune ? :D

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  7. J'ai lu pas mal de Jules Verne et celui-ci fait partie de mes préférés. Le pire je crois, c'est "Michel Strogoff" : dieu que c'est grand la Russie !

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