Après avoir lu, puis relu, et adoré le premier tome de la série Royal Assassin de Robin Hobb, je me suis lancée dans le second tome. Vu la division différente en français et en VO, il faut savoir que le tome que j'ai lu ("Royal Assassin") correspond aux tomes "Assassin du Roi" et "La nef du crépuscule" en français.
Attention : spoilers concernant le tome 1 - difficile de ne pas évoquer les événements qui mènent au tome 2 !
FitzChivalry (FitzChevalerie) a échappé à la mort que lui avait préparée son oncle Regal (Royal) et a réussi à l'empêcher de prendre le pouvoir. Mais les poisons qui ont failli le tuer lui laissent de graves séquelles. Il lui faut plusieurs semaines pour retourner à Buckkeep (Castelcerf), peu sûr de sa capacité à aider son roi dans l'avenir. Mais Verity (Vérité) a bien besoin de lui : le roi Shrewd (Subtil) est terriblement malade, Regal n'a pas renoncé à prendre le pouvoir, et les pirates rouges semblent toujours invincibles.
Mon avis :
Mon dieu, qu'écrire à propos de tout ceci ? Je n'ai pas encore décidé ce que je pensais de ce livre, j'espère pouvoir vous le dire à la fin de cette chronique !
Pour commencer par le commencement : je l'ai lu parce que j'avais adoré, il y a quelques mois, le premier tome de la série. Je n'avais pas pu poursuivre tout de suite parce que j'avais d'autres livres urgents à lire et que j'avais peur d'être happée par cette saga aux multiples volumes à un moment où je n'avais pas suffisamment de temps à consacrer à une lecture compulsive. Mais en début d'année j'ai craqué : j'ai relu le premier volume et entamé le second dans la foulée (le tout sur liseuse pour éviter les gros volumes ultra-épais).
Ce qui m'avait vraiment séduite dans le premier volume "Apprenti Assassin", c'est la profondeur des personnages et l'aspect psychologique très fouillé. Ici il ne s'agit pas d'aventures effrénées ou de magie de combat spectaculaire, mais un monde subtil, des relations humaines complexes (comme celle entre Fitz et Burrich), une menace cruelle d'un point de vue psychologique. Pas de sang mais des intrigues, des promesses, des mystères et prophéties, de la politique, et un poil de magie psychique. Le tout dans un monde terriblement réaliste et décrit de façon tellement crédible qu'on y plonge sans le moindre effort.
Tout ceci j'ai retrouvé dans ce second tome. Ce fut un plaisir de replonger dans la vie de Fitz où s'ajoutent quelques personnages intéressants (ma préférée est Lady Patience). Les années de formation du jeune homme sont derrière lui, le voilà plongé de plein pied dans la vie d'espion, de tueur et d'homme-lige du Roi. Tandis que le premier volume couvrait plusieurs années, le second se déroule sur une courte période, deux ou trois ans au plus, chargés de changement et d'intrigues. Et j'ai vraiment eu l'impression de partager sa vie compliquée pendant cette période.
Pourtant, malgré les aventures, j'ai eu l'impression que tout ceci était trop long. D'abord le livre doit être épais (en tous cas en version électronique il n'avance pas vite), et comme il forme un tout cohérent, on a sans cesse l'impression que la fin se dérobe. La division en deux de la version française n'était peut-être pas un mauvais choix. Ensuite, il faut bien avouer que Fitz ne cesse de s'en prendre plein la... euh... tête. Ce pauvre Fritz, il est véritablement dans une position intenable. Il est de sang royal et donc dangereux, mais en même temps sans aucun pouvoir pour se protéger. Suite à une promesse faite quand il était encore enfant, il se doit d'obéir à un vieillard devenu sénile et à sa famille, dont l'un d'entre eux ne lui veut que du mal. Rien ne fonctionne pour lui, le méchant de l'histoire a toujours une longueur d'avance, et dès qu'il prend une initiative, ça se retourne contre lui. Les petits moments de bonheur sont toujours volés et toujours reprochés. Il est entouré de secrets, ceux qu'il doit garder contre son gré et ceux auxquels il n'a pas accès, et tous lui pourrissent la vie. Au bout d'un moment j'ai eu surtout envie de voir une lueur d'espoir pour la situation des Six-Duchés ou un personnage qui agisse enfin dans l'intérêt de Fitz. Et ça ne vient pas.
Bref, j'ai été captivée par l'histoire tout en regrettant qu'elle ne se déroule pas plus vite et qu'il n'y ait pas plus de moments positifs pour Fitz. Je trouve un peu cruel de la part de l'auteur de le faire souffrir autant et de nous faire ressentir autant son malheur. Mais pas un instant je n'ai pu envisager de déposer le livre pour en prendre un autre ; je continue à être hypnotisée par cette histoire. J'ai d'ailleurs déjà acheté le tome suivant, mais je vais prendre le temps de passer un peu à autre chose avant de m'y plonger.
Pour en savoir plus :
- acheter ce livre sur Amazon en version Kindle (VF partie 1 - VF partie 2) ou papier (VO - VF partie 1 - VF partie 2).
J'avais lu les 6 premiers tomes de L'assassin royal en version Omnibus de deux tomes et je dois dire que je ne les avais pas trouvés longs du tout ! Ma lecture remonte à loin mais je crois que le tome que tu as lu fait partie de mes préférés, même si parfois j'avais ragé que tout se ligue contre Fitz. C'est sûr que l'auteur aime faire souffrir notre héros !
RépondreSupprimerWow, version omnibus de deux tomes, ça fait combien de pages par tome ça ? :/
RépondreSupprimer1116 pages pour le premier, 896 pour le 2e.
RépondreSupprimerJ'ai dû lire les 10 premiers tomes de l'assassin royal (ça fait effectivement un paquet de pages!), et j'avais déjà acheté la suite (tout en m'empêchant de toutes mes forces de ne pas lire les résumés des tomes suivants pour ne pas détruire le suspence), et j'avoue qu'après 10 tomes, j'en ai eu un peu marre. L'histoire était vraiment bien ficelée, et très intéressante, mais bon dieu que c'est négatif! Vraiment rien, rien mais RIEN ne s'arrange pour Fitz (je ne veux rien dévoiler mais bon.). Tout est très humain, tout est toujours à double tranchant (je pense notamment au Vif et l'Art), mais il faut avouer que ça devient très dur au bout d'un moment. J'en ai eu assez quand Fitz a lui-même commencé à s'appitoyer sur son propre sort... J'ai relu récemment les deux premiers tomes (qui sont les meilleurs me semble-t-il!), mais je n'ai pas eu le courage de continuer en me souvenant de tout ce qui arrivait par la suite... Dommage pourtant, quelques rayons de soleil auraient vraiment rendu le livre complet! Mais il est vrai que les périodes heureuses de la vie du héros sont en général les plus calmes, les moins fournies en évènements et donc les moins intéressantes... C'est à choisir :)
RépondreSupprimerEh bien cher Anonyme, tu ne me donnes pas envie de découvrir la suite, si ca continue à être aussi négatif pour le pauvre Fitz ! Ca me plombe aussi beaucoup. Je voudrais bien qu'une fois, après de nombreux retournements de situation, un très-méchant soit mis en déroute par notre pauvre héros qui, au moins temporairement, en récolterait les lauriers ! Ce ne serait que justice.
RépondreSupprimerJe ne m'en souviens plus exactement, mais les méchants sont plus ou moins mis K.O. ;) bien sûr, il y en a de nouveaux après, mais il y a quand même des victoires. C'est vrai que maintenant que j'y pense, tout n'est peut-être pas noir noir couleur charbon pour Fitz, mais bon, quand même bien gris orage. En réalité, le gros problème est que Fitz ne profite pas tellement de ses victoires, comme il est condamné à rester éternellement dans l'ombre... Mais sinon, l'histoire est vraiment bien, je le conseillerais quand même de le lire, juste pour l'avoir lu ;)
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