13 octobre 2014

L'homme de Lewis, de Peter May


Quand j'ai lu "Les chasseurs d'oiseaux" pour le Book Club, je vous avais prévenus que je ne tarderais pas à me procurer la suite. Je n'ai pas traîné et comme j'ai dévoré ce second tome dans la foulée du premier, voici déjà la chronique !


Résumé :

Après son enquête sur l'île de Lewis qui a obligé Fin à replonger dans son enfance, il lui est impossible de reprendre sa vie normale. Il divorce, quitte la police et s'installe dans la maison en ruine de ses parents avec l'intention de la remettre en état. Il se retrouve vite impliqué dans la vie de son amour d'enfance, Messaili : le corps d'un jeune homme assassiné cinquante ans auparavant a été retrouvé dans la tourbière voisine et l'ADN dévoile que la victime est de la famille du père de Messaili... qui a toujours affirmé être seul au monde. Le vieux monsieur est sénile et incapable de répondre aux questions, alors Fin joue à nouveau les détectives pour fouiller son passé... 


Mon avis :

Cette série (une trilogie, en fait, dont ce tome est le deuxième) est ma meilleure découverte de cette année, je crois. Sérieusement. Plus je m'immerge dans la vie de Fin, plus je m'y sens à l'aise et plus j'ai envie d'y retourner. Au point que je n'ose pas entamer le troisième tome de peur de terminer trop vite l'aventure...

Qu'est-ce qui me donne cette impression ? D'abord, il y a l'intrigue, qui tourne autour d'une enquête pseudo-policière (vu que le policier n'en est officiellement plus un). Comme dans le premier tome, la solution de l'énigme vient du passé, mais au lieu d'explorer les souvenirs de Fin, on voyage dans la tête d'un vieil homme atteint d’Alzheimer qui confond allègrement le présent et le passé. La narration est très subtile car elle nous ménage sans cesse des sources de suspense : à chaque épisode de "flash-back", on apprend certaines choses intéressantes mais d'autres sont laissées de côté de façon à nous faire attendre l'épisode suivant avec impatience. Le passé éclaire le présent et vice-versa ; il y a certaines choses que l'on comprend avant Fin et d'autres qu'il nous dévoile avant que le narrateur ait pu nous les conter. C'est très bien construit et une fois que l'on commence, on ne veut plus arrêter avant d'avoir le mot de la fin. 

Mais ce qui est pour moi le plus gros atout du livre, c'est la sensibilité de la narration. Comme dans le premier tome, le style très nostalgique, la beauté des descriptions et la précision des sentiments nous arrache de la réalité pour nous plonger directement sur ces îles venteuses et humides que l'on devine si belles. On vit avec les personnages, dans leur monde, dans leur peau et dans leur tête. Je ne peux en aucun cas m'identifier avec Fin, Marsaili ou les autres mais l'auteur nous force à l'empathie vis-à-vis d'eux grâce à la beauté de sa plume.  Au point qu'à certains moments j'ai dû laisser ce livre de côté pendant quelques jours, le temps de surmonter mon appréhension face à la souffrance qui s'en dégage. Car on découvre ici le sort des "homers", ces enfants orphelins et catholiques qui, après un petit tour en orphelinat, étaient confiés à des familles pauvres pour servir de main d'oeuvre bon marché, voire d'esclaves... On n'est pas ici dans le voyeurisme ni dans l'horreur intégrale, mais on ne peut pas s'empêcher de ressentir la solitude, l'abandon affectif de ces pauvres enfants et la cruauté des adultes qui les entouraient. 

Voilà, comme je l'écrivais plus haut, j'ai à la fois très envie de découvrir le dernier tome de cette série et peur de la terminer trop vite tant je m'y suis attachée. Heureusement pour moi, Peter May a écrit d'autres romans, alors à défaut de continuer l'aventure auprès de Fin, je pourrai en tous cas retrouver la plume de son créateur...


Pour en savoir plus :
- la fiche Bibliomania du livre
- l'avis de La Chèvre Grise, qui partage mon enthousiasme, et celui de NyrA, qui lui a trouvé quelques gros défauts
- acheter le livre sur Amazon

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