03 juin 2010

Etude en rouge & Le signe des quatre, Sir Arthur Conan Doyle

A l'occasion de la préparation du Livraddict Mag Spécial Polar, j'ai lu beaucoup de romans policiers, histoire de savoir de quoi on parlait. J'en ai profité pour redécouvrir une légende du genre, ce cher Sherlock Holmes, que j'avais croisé étant plus jeune puis abandonné après avoir tremblé d'horreur à imaginer le chien des Baskerville (oui j'étais très jeune). J'ai donc commencé par la première apparition de Sherlock, dans l'"Etude en rouge", qui dans mon édition était suivie d'une autre nouvelle, "Le signe des quatre".


Résumé :

Au début d'Une étude en rouge, le docteur Watson, blessé en Afghanistan, est convalescent à Londres. Il y cherche un appartement et un ami lui parle d'un certain Sherlock Holmes qui est à la recherche d'un co-locataire. Les deux hommes se rencontrent, et Watson, intrigué par les mystères qui entournet Holmes, finit par être entraîné avec lui dans la résolution d'un crime étrange...

Dans Le Signe des Quatre, Watson accompagne à nouveau Sherlock Holmes dans la résolution d'un mystère. Depuis que le père de Miss Mary Morstan a brutalement disparu, celle-ci reçoit chaque année une perle très précieuse. Jusqu'au jour où c'est une lettre qui lui arrive, lui demandant de se rendre à un rendez-vous mystrérieux...


Mon avis :

Je dois bien avouer que Sherlock Holmes a un peu perdu de sa superbe avec le temps. Le grand détective n'était rien d'autre qu'un CSI avant l'heure, et sa science pour analyser les indices n'a plus grand-chose de magique pour le lecteur d'aujourd'hui. Il n'en reste pas moins une légende sympathique, construite autour d'un personnage vraiment particulier, monomaniaque, arrogant et en même temps très "gentleman anglais". Retourner au fondement du mythe, à la rencontre de Watson et de Holmes, est assez rafraîchissant.

Au point de vue de l'intrigue, la première surprend assez : l'enquête sur le meurtre n'occupe qu'une petite partie de l'histoire et n'est pas particulièrement impressionante. La moitié de l'aventure est constituée par la narration très romancée des événements passés qui forment le mobile du meurtrier, quelque chose qui n'a rien à voir avec Sherlock et sa capacité de déduction. Nous voilà tout à coup bien loin de Londres, emportés dans une histoire dramatique de far west, de mormons, d'amour et de vengeance... C'est franchement perturbant, et pas du tout dans l'esprit d'une enquête policière. La deuxième enquête est plus classique, mais ici aussi un long passage narré comme une romance historique nous plonge dans les mobiles du meurtrier.

J'ignore si c'est une tendance générale de Conan Doyle, ou si c'est un mélange de styles qu'il n'a pratiqué que dans les premiers récits de Sherlock Holmes, mais personnellement je préférerais une enquête policière mieux ficelée à ces intrusions romantiques.

En-dehors de ça, les aventures de Sherlock Holmes restent une lecture plaisante, pas trop classique pour ceux qui craignent ce genre, facile à lire et à suivre. Un peu frustrant peut-être de ne pas pouvoir tenter de deviner le meurtrier aux côtés de l'enquêteur, puisque celui-ci ne nous dévoile ses découvertes d'indices qu'à la fin. Mais voir les autres personnages s'éblouir devant le magicien de la déduction est assez jouissif aussi.


Pour en savoir plus :
- La fiche bibliomania du livre.

1 commentaire:

  1. J'ai lu "Une étude en rouge" il y a bien longtemps (et "Le signe des quatre" aussi, d'ailleurs), et je m'aperçois en lisant ton article que je ne m'en souviens pas, ou presque :(
    Ce mélange des styles auquel tu fais allusion de m'évoque rien : est-ce parce que ma mémoire me fait défaut, ou alors cela signifie-t-il que le reste des aventures de Sherlock Holmes (que j'ai lues dans leur entièreté) est narré selon un autre schéma ? Tout ceci me donne envie de me replonger dans les romans de mon adolescence !

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