03 septembre 2011

Starting over, de La Toya Jackson

Je vous ai déjà dit que j'enregistrais des lectures à voix haute pour une jeune femme malvoyante ?  Si si, je vous l'ai dit.  Ce ne sont pas des lectures que j'aurais choisies par moi-même, mais puisque j'ai passé tant de temps à les lire, autant vous en parler !


Résumé :

Voici la seconde biographie de La Toya Jackson, une des soeurs aînées de Michael.  Dans la première, elle nous parlait de son enfance au sein de la famille Jackson ; dans celle-ci, elle nous raconte sa vie auprès d'un manager / époux violent et son combat pour sortir de ses griffes et ses reconstruire.  Elle nous parle aussi de sa relation avec son frère Michael et de sa mort, qu'elle considère comme un assassinat.


Mon avis :

Ca fait longtemps que je n'ai plus écrit une chronique négative ; je choisis bien mes livres ces temps-ci et je n'ai que peu de déceptions.  Mais là, je n'ai pas choisi, et je ne me suis certainement pas amusée !

J'ai déjà lu (et enregistré) la première biographie de La Toya, et je crois que ce qui me dérange le plus dans cette deuxième partie, c'est le complet revirement de l'auteur.  Dans la première, elle affirmait que sa famille hyper-possessive tentait de l'enlever et qu'elle avait dû s'enfuir avec son manager.  Dans cette suite, elle nous raconte qu'en réalité, c'est son manager qui abusait de sa naïveté, la frappait, prenait son argent et lui faisait croire toutes ces sornettes pour l'obliger à lui obéir.  Elle raconte sa vie de femme battue et toute une série de choix tout à fait questionables (comme le fait de faire des photos pour Playboy ou d'affirmer que son frère est coupable des accusations de pédophilie) en affirmant qu'elle n'en était pas du tout responsable.

Alors je veux bien croire que le comportement d'une femme battue est loin d'être raisonable, que dans ce genre de situation l'emprise psychologique est telle que la femme, non seulement n'ose pas quitter son mari, mais en vient même à le protéger.  Je sais aussi qu'on peut être en prison au milieu de portes ouvertes.  Mais honnêtement, à plusieurs endroits, La Toya est loin d'être crédible.  Elle en fait trop, se fait trop passer pour une petite victime totalement innocente.  Elle n'admet pas avoir été amoureuse, à peine avoir été idiote, et certains actes qu'elle affirme avoir faits contrainte et forcée sentent l'erreur personnelle, voire le coup de pub, à plein nez.  Vraiment, on a du mal à la croire.  Et si son livre se veut un message d'espoir pour d'autres femmes, comme elle l'écrit, là aussi c'est raté : son exemple est loin d'être un modèle, elle qui met dix ans à s'enfuir alors qu'elle a à sa disposition des dizaines de milliers de dollars facilement gagnés, pas d'enfants pour la retenir, et une famille riche et puissante pour l'aider à s'en sortir !

Soyons quand même positifs : ce livre permet de se rendre compte du quotidien d'une "poule dorée" de la grande famille Jackson.  Leur vie, qu'elle dévoile en fond sans vraiment faire exprès, est ahurissante, si loin de la vie du commun des mortels.  Elle n'imagine pas vivre sans domestiques (d'ailleurs elle avoue ne rien savoir faire de ses dix doigts) et est incapable de gérer elle-même sa propre carrière, ce qui la met à la merci du premier escroc qui arrive à l'approcher.  Elle est artificielle, plaintive, beaucoup trop sûre de ses capacités, bref, même si elle se présente sous son meilleur jour possible dans le livre, je l'ai trouvée détestable.

Quant à ce qu'elle dit à propos de son frère, ça n'embellit pas non plus l'image qu'on a de lui.  Alors qu'elle essaie de le défendre, elle met surtout en avant, involontairement, sa naïveté, son indécision, le fait qu'il perdait complètement les pédales vers la fin de sa vie, et que comme elle, il manquait de l'intelligence nécessaire pour gérer sa propre carrière.  Elle vante son professionnalisme mais n'hésite pas à glisser qu'il était capable de faire semblant d'être malade pour éviter de faire un show pour lequel il s'était pourtant engagé, par exemple. Bref, au final, elle fait plus de mal que de bien avec ce livre.

Au total, ça laisse une image bien triste de cette famille à la fois soudée et talentueuse, mais aussi pleine de membres guidés par la bêtise ou l'arrogance. Et tout ceci ne laisse que l'impression d'une femme qui veut faire de l'argent sur le dos de l'icône qui lui sert de frère.  C'est faux et peu intéressant.  D'ailleurs, ne prenez pas la peine d'acheter ce livre : il est disponible ici (illégalement) et un ou deux passages vous convaincront qu'il n'en vaut pas la peine.


Pour en savoir plus :

2 commentaires:

  1. De Mélodie

    Franchement c'est très facile de critiquer les gens, plutôt que de ce mettre à leur place. Moi j'irais me faire ma propre idée sur le livre plutôt que de m'en tenir aux simples propos d'une personne qui ce fait le juge de quelqu'un qu'elle connaît pas en vrai.

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  2. Tant mieux si tu souhaites te faire ta propre impression, Mélodie ! Tu as tout à fait raison.

    Personnellement je ne suis absolument pas capable de me mettre à la place de quelqu'un d'autre, d'ailleurs je ne crois pas que ça soit possible. Mais quand quelqu'un décide d'écrire un livre sur sa propre vie, cette personne s'expose à la critique de ses lecteurs. On ne peut pas lire un livre sans se former une opinion sur ce qui est écrit. Mon opinion est négative et j'ai le droit de le dire en public, comme La Toya a eu le droit d'essayer de me faire croire ce qu'elle raconte.

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