Ceci était une lecture commune que j'ai largement loupée. Avec deux semaines de retard et toutes mes excuses pour mes co-lectrices...
Quand il était plus jeune, les gens disaient que Nicodemus était l'élu qui allait empêcher l'armée des démons d'envahir le continent des humains. Mais depuis lors, on s'est aperçu que Nicodemus était un cacographe, un magicien incapable d'épeler une formule correctement. Pire, dès qu'il touche une construction magique, il la corrompt. Un handicap très gênant dans un monde où la réalité est créée et modifiée par des formules magiques en différents langages. Nicodemus est réduit à rester à l'académie de Starhaven où il se contente d'espérer, avec l'aide de son mentor Maître Shannon, devenir un jour un magicien médiocre. Jusqu'au jour où un être étrange se met à sa recherche...
Mon avis :
Voilà un livre plutôt déroutant. Il commence avec un quatrième de couverture assez alléchant (mon résumé est de ma main, mais j'espère qu'il a bien reflété l'envie que j'avais de lire ce roman avant de le commencer). Puis on s'attaque à la première page, et on déraille directement : incompréhensible. Il est question d'un méchant et d'une prof, d'un pont, de mots... Mais c'est tout. Tout le reste est un charabia indéchiffrable.
Heureusement que la suite s'éclaire et qu'on découvre petit à petit le monde original de Nicodemus. Et c'est vrai que c'est du jamais vu : un monde fantastique où les mages créent des "constructs", des créatures faites de mots capable d'agir comme des êtres programmés, ou bien des objets, des armes, des barrières, toutes sortes de choses qui deviennent réelles. Pire, les mages doivent épeler les formules de leurs créations sur leurs muscles puis les arracher et les lancer pour qu'ils prennent consistance. Cool, non ?
D'ailleurs, au début, on se retrouve un peu dans un remake fantastique du fameux roman d'Umberto Eco "Le nom de la rose" : une académie grandiose à la place d'une abbaye, les deux pleines de livres (il faut bien conserver toutes ces formules magiques) ; un concile de différentes factions qui se rencontrent pour négocier un traité de paix ultra-important ; un apprenti et son maître ; et puis un meurtre là-dessus. Mais la ressemblance ne dure pas.
Car ensuite, l'histoire se complique encore. La magie est un système complexe qui se décline en plusieurs langues (probablement inspirées des langages informatiques), certaines influençant la réalité et d'autres pas. Les êtres créés ont différents niveaux de connaissances et de compréhension. Et puis il y a dans ce monde des humains, certains, mais aussi pas mal d'êtres différents, imaginaires ou pas, actuels ou disparus. Il y a aussi une légende, enfin des légendes, qui se transforment en prédictions qui deviennent des religions. Les hommes et les autres êtres semblent se diviser en factions politiques complexes sur le point de s'entre-déchirer. Et puis point de vue décor, on joue sur un terrain fait de hautes tours, de ponts, d'aqueducs, de forêts, de passages secrets, et d'autres choses encore. Beaucoup, beaucoup d'éléments à intégrer pour pouvoir suivre l'intrigue.
Bref, on sent que dans l'esprit de l'auteur, tout ça s'articule de façon très logique. Mais honnêtement, en ce qui me concerne, j'ai été un peu perdue. Très souvent, je comprenais le contenu d'un passage quelques pages plus loin. L'aventure est pleine de rebondissements, et c'est très agréable, mais ce serait encore plus agréable si les éléments ne partaient pas dans tous les sens au point de me donner le tournis !
Bref, parfois, trop d'originalité nuit. C'est un peu ce que je retiens de ce roman : une belle idée qui s'éparpille. C'est vraiment dommage parce que l'idée était bonne et les personnages attachants, surtout quand l'auteur exprime par la voix de Nicodemus son expérience de la dyslexie (dont la "cacographie" est une image transparente). L'histoire n'est pas terminée avec ce premier tome, mais je ne pense pas que je vais continuer cette aventure un peu frustrante.
Pour en savoir plus :
- les avis de mes co-lectrices : contrairement à moi, Heclea a apprécié l'épaisseur du monde décrit ; Lyra Sullyvan a apprécié l'approche de la dyslexie ; Sita explique, dans sa superbe chronique dessinée, qu'elle s'est un peu ennuyée ; et Kourai (chronique à venir).
- les comptes twitter et facebook de l'auteur, qui n'hésite pas à vous faire un petit concou (en anglais) si vous parlez de son livre !
Je comprends qu'on puisse se perdre, c'est vrai que c'est un tome d'introduction très dense. Perso j'ai trouvé ça très intéressant :)
RépondreSupprimerTu parles bien de ce monde en tout cas ^^
Même si j'ai apprécié cet univers totalement surprenant, les personnages m'ont plutôt laissée de marbre et je ne pense pas continuer... ou en tout cas pas de suite !
RépondreSupprimerJe viens de le recevoir en VF, tu me donnes quand même envie de me plonger dedans :D
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