30 novembre 2011

Terre des hommes, d'Antoine de Saint-Exupéry

Après un passage "fantasy" intense, je voulais changer un peu d'univers.  J'ai pris au passage un roman qui traîne dans ma bibliothèque depuis toujours... Et je l'ai dévoré en une journée.


Résumé :

"La terre nous en apprend plus long sur nous que tous les livres.  Parce qu'elle nous résiste.  L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle.  Mais, pour l'atteindre, il lui faut un outil. Il lui faut un rabot, ou une charrue.  Le paysan, dans son labour, arrache peu à peu quelques secrets à la nature, et la vérité qu'il dégage est universelle.  De même l'avion, l'outil des lignes aériennes, mêle l'homme à tous les vieux problèmes."


Mon avis :

J'ai choisi comme résumé le tout premier paragraphe du livre parce qu'en effet, il résume bien l'ensemble de cette oeuvre beaucoup plus profonde que ce que ses 182 pages aérées pourraient laisser présager.
On y parle d'avion, et c'est bien l'avion qui est le grand héros de cette histoire.  L'auteur fut un aviateur passionné au moment où l'aviation en était encore à ses débuts et où chaque vol était une aventure risquée.  Sans les outils de navigation modernes, les pilotes naviguaient à l’œil, s'orientaient grâce aux lumières et aux paysages, risquaient sans cesse de se perdre ou d'emboutir une montagne. Inutile de dire que dans un tel environnement, les pilotes et leurs techniciens étaient de véritables aventuriers, des passionnés et des fous. Ils apprenaient avant tout à se poser en catastrophe aux quatre coins du monde et, pour ça, à étudier les moindres détails de cartes pas toujours très fiables.



Il va sans dire qu'un tel métier permet d'accumuler les aventures et les anecdotes particulièrement exotiques pour un lecteur moderne, ces histoires où les héros frôlent la mort, visitent des contrées improbables, se retrouvent dans les régions les plus dangereuses du globe.  Et Saint-Exupéry en a des aventures à raconter !  Les siennes, celles de ses amis.  L'anecdote centrale est celle où il s'écrase en plein désert et manque mourir de soif avec son co-équipier, mais il nous régale aussi d'autres histoires, certaines extrêmement belles, d'autres tristes ou effrayantes.

Mais le passage que je vous ai transcris parle surtout de la terre et de l'homme, comme le titre du livre.  Car en parcourant le ciel en avion, le pilote a l'occasion de voir le monde d'en haut.  Il peut découvrir à quel point la terre est belle et variée. Il peut aussi réfléchir sur l'homme, le destin, sa place sur cette planète. Et quand le pilote est en plus un homme aussi rêveur, philosophe et poète que l'auteur du Petit Prince, chaque pensée et chaque instant se transforme en arc-en-ciel. 

Ce livre n'est pas un roman. Ce n'est pas un récit d'aventure.  C'est avant tout un long poème, un recueil de pensées d'un homme qui vivait la tête dans les étoiles et, d'en haut, observait la terre des hommes. C'est un écrit de toute beauté, des pages magnifiques qui nous entraînent plus loin que ce qu'on aurait pu imaginer.  C'est une vision optimiste et très empathique de l'humanité, mais une vision qui espère toujours que moins de petits Mozarts seront assassinés. C'est un texte dont on voudrait connaître par cœur la moitié des passages pour pouvoir les citer à l'envi, tant ils sont vrais, même 60 ans plus tard. 

Je n'ai jamais autant regretté de ne pas pouvoir vous mettre un passage audio (ou plusieurs), comme j'en avais l'habitude - mais un problème matériel m'en empêche. Tout ce que je peux vous conseiller, c'est de découvrir ces pages magnifiques et de les conserver à porter de main pour y retrouver quelques vérités qu'on oublie souvent.


Pour en savoir plus :
- la page Bibliomania du livre
- acheter le livre sur Amazon

1 commentaire:

  1. Ah, cela me rappelle de vieux, et excellents souvenirs... C'est un petit livre merveilleux dont je recommande à tous la lecture! Cela donne évidemment le regret de ne pas avoir été un des pionniers de l'aéropostale, mais ça donne le goût de l'aventure, du voyage et d'un humanisme qu'on retrouve tout au long de sa trop courte oeuvre...

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