12 décembre 2011

Petits crimes japonais, de Kyotaro Nishimura

Tri et relecture, seconde partie. Encore un auteur de romans policiers japonais, mais celui-ci d'un autre style, plus fidèle au genre, et d'une autre époque, plus proche de nous.

Résumé :

Petits crimes japonais est un recueil de huit nouvelles, publié d'abord chez Clancier-Guénaud puis chez Rivages/Noir. On y découvre les origines d'un cadavre souriant, une façon originale d'aider les sans-abris, les bénéfices de l'altruisme, les distractions sournoises des grands riches, les dangers potentiels à nourrir les pigeons, l'émotion particulière de certains souvenirs de guerre, les qualités d'un bon maître chanteur, et même, la besogne étrange d'un extra-terrestre. La plupart de ces histoires ont leur squelette dans le placard, et souvent d'ailleurs, assez littéralement.


L'avis de Sanjuro :

Le nom de Kyotaro Nishimura est probablement inconnu de la plupart des lecteurs européens, pourtant, c'est un auteur prolifique qui écrit depuis les années 60 et a publié près de 500 livres ! Âgé maintenant de 81 ans, cela ne l'empêche pas de poursuivre son activité d'écrivain. Son dernier roman est même sorti tout récemment, le 5 octobre 2011, Totsugawa Shôzô Hakone Bypass no Wana, qui veut dire, si je ne m'abuse, Le Piège de la Déviation d'Hakone; Totsugawa Shôzô étant le nom de son détective vedette. A ma connaissance, très peu de ses romans ont été traduits en français, les deux que j'ai lus étant Les Dunes de Tottori, un bon petit polar sur le chemin de fer dans la veine de The Great Train Robbery de Michael Crichton, et Les Grands détectives n'ont pas froid aux yeux, une histoire amusante où plusieurs détectives célèbres (le commissaire Maigret, Ellery Queen, Hercule Poirot et Kogoro Akechi; cf. critique du Lézard noir) tentent ensemble de résoudre un mystère au Japon.

Les nouvelles de Petits crimes japonais n'ont rien d'extraordinaire mais sont toutes assez distrayantes. Il y a juste ce qu'il faut d'élément de surprise pour ne pas avoir l'impression d'avoir perdu son temps. A cause de cela d'ailleurs, on a du mal à en trouver une meilleure ou moins bonne que les autres. Elles se valent toutes, même celle qui prend le risque de faire dans la science-fiction. On remarque quand même un leimotiv dans la moitié de ces histoires, c'est que l'acte criminel procure une jouissance à son auteur et n'est pas simplement ou exclusivement motivé par une "nécessité". C'est bizarre, mais intéressant parce que le traitement n'est pas malsain; c'est juste observé, avec une neutralité toute japonaise. C'est évident en particulier à cause des deux premières histoires qui relatent une expérience similaire.

La majorité des traductions a été effectuée par Jean-Christian Bouvier, dont la plume agréable assure une bonne transition vers la langue française. La seule chose qui manque à ce recueil, finalement, ce sont des dates. Aucune des histoires ne sont datées. Il y a bien un droit d'auteur de 1978, mais peut-on s'y fier ?

Malgré des idées un chouia invraisemblables qui nécessitent une part de crédulité et d'initiation aux moeurs japonaises, Petits crimes japonais se feuillette gentiment. Kyotaro Nishimura n'est pas du calibre d'un Seicho Matsumoto, mais ces bouquins se lisent comme des pulps américains... à la sauce teriyaki !

2 commentaires:

  1. J'ai lu Les Grands détectives n'ont pas froid aux yeux, du même auteur, et j'avais beaucoup aimé cet hommage. Je ne savais pas du tout qu'il avait écrit d'autres livres ! Je note pour ma prochaine incursion à la librairie ou bibliothèque ^^

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  2. C'est tentant, un recueil de nouvelles, un bon moyen pour découvrir un auteur ou une littérature.

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