Le Tailleur de pierre, de Camilla Läckberg

Voici un autre épisode des aventures d'Erica Falck and Patrik Hedström, où comment une sombre histoire remontant au début du XXème siècle peut être liée à l'assassinat d'un enfant...

Résumé :

Erica Falck vient d'avoir son bébé et a du mal à s'en sortir. Heureusement elle peut compter sur le soutien d'une nouvelle amie, mère d'une petite fille de sept ans, Sara, et d'un petit garçon de quelques mois. Jusqu'au jour où Sara est retrouvée noyée dans le port de Fjällbacka. On croit à un accident, mais l'autopsie révèle que la petite fille a de l'eau douce savonneuse dans les poumons. Qui pourrait vouloir du mal à une petite fille ?  Tandis qu'Erica tente d'aider son amie à surmonter le choc, Patrik remonte la piste d'une histoire qui pourrait bien l'emmener très, très loin dans le passé.

Mon avis :

Revoilà Erica et Patrik sur la piste d'un tueur d'autant plus affreux qu'il a noyé une petite fille apparemment sans histoires ! 
En réalité, il s'agit de moins en moins d'Erica et de plus en plus de Patrik. C'est dommage parce que j'aimais beaucoup le côté "Desperate Housewife" de la première enquête où Erica avait la plupart des cartes en main. D'un autre côté, j'ai apprécié le fait que le côté Erica de l'histoire nous présente un aperçu un peu moins idyllique de la maternité que celui que l'on croise généralement dans les livres. Au contraire : Erica ne s'en sort clairement pas dans son nouveau rôle de mère, au point que je me suis un peu demandée comment une femme au foyer peut être autant débordée par un seul bébé si jeune. Elle est aussi au bord de la dépression. Bref, son aperçu de l'histoire se limite à des plaintes jusqu'à ce qu'au moment où l'intrigue se dénoue, elle trouve elle aussi ses repères.

L'enquête en question ne m'a pas laissé un souvenir mémorable, elle fut un peu lente à mon goût. Heureusement, on a l'occasion de s'intéresser à une série de nouveaux personnages, dont certains sont détestables à souhait - comme je l'ai signalé dans ma chronique précédente, Camilla Läckberg a tendance à exagérer cet aspect, mais au moins on s'amuse. Il y a aussi le petit mystère entourant le commissaire Mellberg et les bêtises d'Ernst Lundren pour nous tenir occupés.

De temps en temps, un chapitre intercalaire vient nous raconter l'histoire d'une femme née au début du XXème siècle. Le lecteur n'a aucune idée de ce que cette histoire vient faire dans l'intrigue policière, mais elle est agréable à suivre et l'on sent que la réponse viendra en temps voulu. J'ai vraiment beaucoup aimé ces chapitres qui ajoutent au suspense quand le reste de l'intrigue s'enlise un peu.

L'auteure a aussi pris l'habitude, dans cette série, d'aborder à chaque tome un ou plusieurs faits de société.  Elle s'est longtemps attardée sur la violence conjugale, cette fois-ci elle nous parle également de conflits de voisinage et du Syndrome d'Asperger. Il me semble que ce dernier thème n'avait pas besoin d'autant d'explication théorique que ce qu'elle est arrivée à glisser dans le roman, mais je surestime peut-être la connaissance que le grand public en a. En tous cas, présenter un personnage autiste est une façon de confronter directement le lecteur avec un "cas pratique" qui permet de mieux cerner ce que ce syndrome implique.

Bref, je pense que c'est jusqu'à présent mon tome préféré de cette série.  Comme pour les précédents opus, il manque un petit quelque chose pour le rendre inoubliable, et l'enquête en elle-même a quelques ratés, des questions non posées, des astuces assez évidentes de l'auteur pour retarder le dénouement, mais ca ne m'a pas gâché le plaisir.  A vous de vous faire votre propre opinion !

Un passage audio :

Je trouve que l'auteur est particulièrement douée pour rendre avec justesse les moments d'émotion intense. Ce passage est celui où Patrik et son collègue Martin vont annoncer à la mère de la petite fille que celle-ci a été retrouvée, noyée.

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