31 mai 2012

Le Prédicateur, de Camilla Läckberg


Retour dans la petite ville Suédoise de Fjällbacka qui semble si calme... jusqu'à ce qu'un tueur en série frappe à nouveau !


Résumé :

A Fjällbacka, la petite ville côtière suédoise où habite Erica, l'héroïne de La Princesse des Glaces, c'est la canicule estivale. Erica est enceinte et espère que son compagnon Patrik pourra passer la fin de sa grossesse à ses côtés. Mais Patrik est rappelé au commissariat de police par une affaire sordide : le corps d'une jeune femme est découvert couché au-dessus de deux squelettes plus anciens. Les trois victimes ont été torturées pendant plusieurs jours. Tous les indices mènent au clan des Hult, dont le grand-père attirait les foules en mettant en scène des guérisons miraculeuses effectuées par ses deux fils. Mais l'histoire de cette famille est pleine de drames et de haines dans lesquels l'enquête s'embourbe. Et pendant ce temps, une quatrième jeune fille disparaît...


Mon avis :

Ce roman est en fait une relecture pour moi. Je l'ai lu une première fois il y a longtemps, dans la foulée de La Princesse des Glaces, mais à l'époque je ne chroniquais pas mes lectures.  Résultat : quand j'ai décidé de lire L'Enfant Allemand dans le cadre du challenge Livr'actu pour pal'Addict, je me suis rendue compte que je ne me souvenais plus du tout des trois épisodes précédents de cette saga. Certes, les enquêtes ne sont pas liées, mais comme pour de nombreuses séries télé, il y a des intrigues latérales concernant la vie privée des héros et je me sentais assez larguée sur ce point-là. Bref, j'ai relu vite fait La Princesse des Glaces (chroniquée ici), puis j'ai enchaîné avec Le Prédicateur, et je compte bien poursuivre avec Le Tailleur de Pierre et L'Oiseau de Mauvais Augure avant d'entamer finalement L'Enfant Allemand.
Lorsque j'ai chroniqué La Princesse des Glaces, j'avais trouvé que ce roman manquait du coup de fouet apporté par l'originalité de la trilogie Millenium. Je ne renie pas ce que j'ai écrit, mais il faut quand même reconnaître que Millenium est unique en son genre. Au moment où je rédige cette chronique, j'ai déjà poursuivi la série de Camilla Läckberg et j'ai eu l'occasion d'en apprécier les particularités propres. Au final je dirais que cette série n'est pas renversante, mais c'est du très bon polar que je prends vraiment beaucoup de plaisir à lire.

Parmi les éléments qui distinguent cette série, le principal est le côté "vie normale" dans lequel les histoires se situent. Pas d'île déserte inquiétante, de personnages hors du commun, pas de super héros, pas de flics tourmentés, pas de grandes villes trépidantes ni de voyages autour du monde. On est dans le petit monde accueillant d'une jolie ville côtière suédoise sans autre intérêt que son côté rustique et ses beaux paysages.  Pour nous lecteurs étrangers, il y a bien sûr un certain dépaysement (d'ailleurs bien agréable), mais les Suédois qui lisent ces romans doivent certainement reconnaître le décor. Moi-même en tant que "voisine" finlandaise, je reconnais les maisons en bois, l'archipel et le reste comme si j'y étais déjà allée.

Les personnages aussi sont très "normaux". Les petites vies, les commères de village, le boulot, les enfants, le commissariat de la petite ville avec son équipe de six personnes. Mais là c'est un peu dommage parce que l'auteure ne va pas au bout de sa logique.  Elle force un peu trop le trait quand il s'agit des "méchants" : le commissaire Mellberg est trop lourd et vulgaire, Göstä est trop parresseux, Ernst Lundgren est vraiment trop désagréable pour être vrais. Un peu de subtilité nous aurait permis de les prendre plus au sérieux.  Erica, l'héroïne (quoi que de moins en moins), est plus réaliste : ses petites crises de femme enceinte ont permis de faire ressortir un fond de mesquinerie, pas du tout agréable mais très courant.  Elle a baissé dans mon estime en tant que personne mais remonté en tant que personnage.

Et tant qu'on parle des personnages, je relève un gros point fort de ce tome en particulier : jamais je n'ai hésité sur l'identité des membres de la famille Hult et de leur entourage. C'est un bel exploit quand on considère leur nombre et les ramifications complexes qui les lient. Voilà qui est bien joué de la part de l'auteur.

Et pour finir, l'intrigue...  Je ne vais pas en dire grand-chose pour ne pas gâcher votre plaisir, mais elle est assez sympathique.  Je n'ai même pas essayé de deviner le nom du tueur donc j'ai bien entendu été surprise et c'est toujours agréable. Les chapitres sont entrecoupés de passages concernant la souffrance des victimes, de leur point de vue, et c'est une belle idée mise en forme avec finesse, sans tomber dans le "gore".  Il y a quelques petites faiblesses dans la logique policière (des questions qui devraient être posées et qui ne le sont pas, par exemple) mais rien de bien grave. Et l'intrigue se développe sans temps mort. Ce n'est pas un thriller haletant, c'est un polar à la vitesse de la vie réelle, c'est à dire plutôt lent, mais on ne s'ennuie pas.

Bref, j'ai passé un excellent moment de lecture et je vous recommande ce tome. J'ai d'ailleurs directement enchaîné avec le tome suivant dont la chronique arrivera bientôt.


Un passage audio :
Un passage touchant où Patrik doit annoncer à un père que sa fille, disparue vingt ans plus tôt, a été assassiné.



Pour en savoir plus :
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3 commentaires:

  1. J'aime beaucoup cette série de romans également pour le côté "normal" avec des personnages "normaux". C'est reposant et bien écrit!
    Je vais lire aussi le suivant que j'ai dans ma PAL. Dommage que tu le lises si tôt parce que je t'aurais bien accompagné. Peut-être pour celui d'après :)

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  2. Les polars nordiques sont souvent lent mais vu que je ne connais pas du tout ces pays, j'aime bien découvrir justement leur quotidien... Je n'ai encore rien lu de ce très célèbre auteur mais je l'ai déjà repéré !

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  3. @Nelfe : celui d'après je l'ai déjà lu également, je suis en retard avec mes chroniques :s Il me reste à lire La Sirène, le dernier sorti, mais il faut que j'attende d'aller en Belgique pour me le procurer. Tu comptes continuer jusque là ?

    @Maggie : C'est vrai que c'est un gros point fort de ces romans, on découvre la vraie vie suédoise :)

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