25 juillet 2012

Prisonniers du paradis, d'Arto Paasilinna


Voici un roman acheté par hasard un jour où je me suis retrouvée perdue dans une librairie (ne me dites pas que ca ne vous est jamais arrivé !), et qui m'a emportée sur une île déserte avec une bande un peu loufoque !


Résumé :

Un avion affrété par l'ONU se perd au-dessus de l'océan. A son bord : des bûcherons finlandais, des infirmières suédoises, quelques médecins norvégiens, le personnel navigant anglais et le narrateur, un journaliste finlandais. Soudain, c'est la catastrophe : l'avion est contraint à un amerrissage forcé et le groupe se retrouve naufragé sur une île tropicale inconnue et inaccessible.  Avec le côté pratique qui caractérise les personnages de Paasilinna, nos héros s'organisent : on élit des dirigeants, on divise les tâches, les infirmières prévoient un centre de planning familial pour éviter les grossesses dues à la promiscuité, les Finlandais ouvrent leur "bar de la jungle"...  Finalement, la situation pourrait devenir carrément agréable. Est-il bien utile de retourner à la civilisation ?


Mon avis :

Ce roman, je l'avais lu il y a de longues années, à une époque où je ne connaissais rien de la Finlande. Or il se trouve que les romans de Paasilinna sont particulièrement ancré dans la mentalité de son pays : il aime mettre en avant les défauts et les qualités de ses contemporains, se moquer et à la fois mettre en valeur ses concitoyens. Il y a donc deux niveaux de lecture de ce roman : la lecture par celui pour qui les nationalités des personnages n'a aucune importance, et la lecture par celui qui comprendra que mettre des "bûcherons finlandais" et des "infirmières suédoises" sur la même île est déjà une sorte d'humour.


Au premier niveau de lecture, celui que j'avais quand j'ai découvert ce roman pour la première fois, l'histoire est divertissante, comme un "Lost" (la série télé bien entendu) qui ne se prendrait pas au sérieux.  Comme à son habitude, Paasilinna nous raconte sans plus d'émotions la mort de quelques personnages et le moment où d'autres se laissent aller avec l'aide d'une bouteille d'alcool pur.  Son humour est vraiment difficile à qualifier, il faut le vivre (du point de vue littéraire) pour le comprendre.  Mais ce n'est pas pour rien qu'il est l'un des auteurs finlandais les plus traduits dans le monde. On le suit sans peine dans ses petits délires pince-sans-rire.

Si par contre vous connaissez un peu la société finlandaise, vous allez d'autant plus vous régaler que vous lirez entre les lignes la satyre sociale gentillette. Est-ce bien par hasard si une infirmière suédoise fait toute une histoire concernant l'usage des langues parmi les naufragés ?  Est-ce bien étonnant que nos pauvres rescapés se construisent un sauna et que le journaliste narrateur arrive à monter tout seul une jolie cabane sur pilotis ?  Est-ce réellement surprenant qu'en parallèle à l'organisation du camp apparaisse bientôt une distillerie clandestine ?   La Finlande est vraiment présente dans la mentalité de notre petit groupe et c'est un vrai plaisir que de la découvrir au coin d'une page.

Bref, sur le thème archi-connu des Robinsons des temps modernes, ce roman ajoute sa propre touche de surréalisme et d'humour.  Il se dévore comme un bonbon. En ce qui me concerne, c'est un de ces livres que je n'hésiterai pas à relire pour un petit moment de plaisir.  Je vous le conseille, bien entendu !


Pour en savoir plus :
- la fiche Bibliomania du livre
- acheter ce livre sur Amazon
- la chronique de La Publivore, qui recommande cette lecture.


3 commentaires:

  1. Le titre est sympa... Je note! J'avais déjà apprécié Petits suicides entre amis. Merci pour le billet!

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  2. J'avais globalement été déçue par ce roman...C'est dommage, parce que le thème me plaisait bien.

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  3. J'aime beaucoup Paasilinna, c'est dépaysant, inhabituel, surréaliste parfois... Je crois que le titre que j'ai préféré est "Petits suicides entre amis" : humour noir garanti.

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