03 novembre 2012

Ce qui mordait le ciel, de Serge Brussolo


Embarquez avec moi pour un petit voyage en absurdie ! 


Résumé :

David travaille comme responsable qualité pour la Compagnie Intergalactique des Pompes Funèbres. Cette société offre dans tout l'univers des cercueils personnalisés en fonction des coutumes de chaque peuple. Mais voilà que cinquante ans auparavant, une grave erreur a été commise, et des animaux susceptibles de se transformer à leur mort en montagnes indestructibles ont été envoyés sur une petite planète isolée et peu évoluée. David est envoyé à son tour sur cette planète pour évaluer discrètement la situation et les dommages éventuels. Il se retrouve au milieu d'un paysage cruellement dévasté et d'une population qui sombre dans la folie...


Mon avis :

Après la déception que j'avais connue en découvrant Pierre Bottero pour le combat d'auteurs d'Iluze, j'ai décidé que ma deuxième lecture dans ce cadre serait la plus différente possible. Heureusement pour moi, Serge Brussolo a derrière lui une longue carrière plein de variété, et j'ai bien senti que ce petit roman au résumé prometteur m'offrirait une petite dose de science-fiction rafraîchissante.

Ce coup-ci, je ne me suis pas trompée : rafraîchissant, ça l'est ! L'originalité, voire le grain de folie de ce roman ne m'ont pas déçue. L'hypothèse de départ est carrément loufoque mais décrite avec une logique implacable. La suite se poursuit sur le même ton : les peuples que David croise sur la planète poursuivent chacun leur propre logique qui les mène à des idées et des résultats absurdes.  Dans cette logique de folie, il y a beaucoup de morts, de souffrance et de cruauté, mais le seul à en souffrir c'est David : ça ne touche vraiment ni nous, ni les autochtones. 

Il y a quand même quelques petites choses qui m'ont dérangées. D'abord, l'auteur laisse transparaître un petit côté obsédé : il n'y a pas beaucoup de scènes de sexe en soi, mais pour une histoire qui n'a vraiment rien à voir avec de la romance, le héros se retrouve quand même très souvent (et très inutilement) tout nu, voire sollicité. C'est assez incongru et répétitif pour que je le remarque et que ça me dérange.

D'autre part, le pauvre David, assez passif dans toute cette histoire, se voit reprocher beaucoup de choses auxquelles il ne peut rien. Les longs discours de critiques semblent avoir pour but de terminer cette histoire par une certaine morale, mais une morale qui n'a pas de sens : David n'est qu'un bouc émissaire, et quand il propose d'aider, on critique sa naïveté. Quel est le sens de tous ces beaux discours ?  Je n'ai pas vraiment compris.  S'il y a vraiment une morale de parabole à tirer de cette histoire, c'est plutôt dans sa catégorisation des réactions à une catastrophe, entre les résignés, les obtus, les agressifs... Et tous un peu fous ! 

Enfin, dernière critique : la fin reste ouverte, et si parfois c'est une bonne chose, ici c'est carrément frustrant.  On reste sur David qui a un choix à faire et on ne sait pas ce qu'il décidera. L'impression que j'ai eue, c'est que l'auteur ne savait plus trop comment se sortir de là et a préféré couper court. Plutôt décevant ! 

En résumé, voilà une histoire qui n'est pas sans défauts mais qui est surtout d'une originalité qui à elle seule vaut la peine de découvrir ce roman assez court et qui me laisse un bon souvenir. 


Pour en savoir plus :


2 commentaires:

  1. Oh tiens, j'ai lu le même que toi pour Brussolo. Et je partage totalement ton avis ! J'ai beaucoup aimé l'imagination de l'auteur. Le peuple du filet m'a vraiment secouée. Mais comme toi, je reste assez frustrée sur la fin. Et je ne comprends pas non plus pourquoi on nous introduit du sexe.

    RépondreSupprimer
  2. J'ai lu Brussolo il y a bien longtemps, 2-3 thrillers principalement et là je viens de lire une aventure égyptologique. Celui que tu as lu me semble pas mal du tout.

    RépondreSupprimer