22 avril 2014

When the guns fall silent, de James Riordan


Encore un livre que j'ai lu plus ou moins par hasard : il faisait partie d'une promotion sur The Book Depository et comme je participe au challenge commémoratif de la guerre 14-18, il tombait bien. Alors, est-ce une bonne surprise comme la dernière fois, ou une erreur de casting ?


Résumé :

Jack a emmené son petit-fils visiter les champs de bataille de la première guerre mondiale à laquelle il a participé, une expérience traumatisante dont il n'a jamais pu parler. Mais voilà que, sur les tombes, il croise un compagnon de bataille - un Allemand. Et tout à coup resurgissent les souvenirs, l'horreur des tranchées, les amis perdus, la peur des bombardements, mais aussi un bref moment de camaraderie inattendue entre soldats des deux bords.


Mon avis :

Plus je lis des romans et témoignages sur la première guerre mondiale, plus je me rends compte de la boucherie que c'était. Vous allez me dire que toutes les guerres sont des boucheries et que la seconde guerre mondiale a quand même fait beaucoup plus de morts au total ; mais la vie des soldats dans les tranchées, le nez dans la boue du matin au soir et sous les obus sans pouvoir s'en protéger, pourrir de gangrène après une simple blessure ou survivre affreusement mutilé, mourir enseveli dans un trou d'obus, ou bayonette au poing pour tenter de gagner quelques mètres de terre perdus le lendemain... Quelle idiotie, quelle horreur inutile !

Ce roman assez court raconte exactement de quoi il s'agit. Il commence quand deux jeunes hommes qui a priori ne s'intéressent pas à cette bête guerre de l'autre côté de la Manche finissent par s'enrôler, à 18 ans, l'espoir au coeur. Puis on les suit sur les champs de bataille, et entre les lettres de Jack à sa famille et son expérience en direct, on entrevoit tous les aspects de la guerre : la camaraderie, les morts incessantes, les mutilations, le cynisme des officiers, la boue, la vie au front. C'est vivant, réaliste, pas trop long et bien raconté, mais c'est bien sûr très, très noir. Et révoltant : tous ces gamins qui ne sont plus que de la chère à canon ! 

Heureusement, le roman se termine sur une note d'espoir pour l'humanité, un court espace de paix dont je ne veux pas vous parler - et ne vous laissez pas spoiler par la quatrième de couverture !  On sent que ce roman a été écrit juste pour cette fin, parce que ça paraît difficile de raconter la guerre sans ancrer le récit sur un passage un peu moins désespérant, même s'ils furent terriblement rares. 

Point de vue style, l'histoire est bien racontée, de façon très réaliste, mais peut-être trop élaborée pour un narrateur peu éduqué de 18 ans. En plus de ça, il utilise une langue à la fois très belle, voire poétique, et à la fois pleine d'argot et de formules familières, un mélange plutôt étrange (et difficile à suivre pour celui qui ne maîtrise pas bien l'anglais). Point de vue intrigue, c'est réellement intéressant de suivre l'itinéraire de ce gamin à la fois si proche et si loin de nous point de vue historique ; mais le narrateur n'est pas réellement fouillé comme personnage, il se contente d'être un témoin (et c'est peut-être mieux de ne pas pouvoir trop s'attacher à lui, étant donné les horreurs qu'il vit). Et puis, j'ai été assez déçue par la fin un peu abrupte ; l'histoire s'arrête à la fin de 1914 et on ignore ce qu'il lui est arrivé jusqu'à la fin de la guerre.

En résumé, ce roman est un beau témoignage sur la vie d'un soldat pendant la première guerre mondiale, mais ses qualités tiennent plus à son côté historique et sociologique qu'à son aspect romanesque. Je ne regrette pas de l'avoir lu mais j'oublierai assez facilement l'auteur et le personnage, tout en gardant en tête les scènes réalistes qu'il a décrites.


Pour en savoir plus :
- la fiche Bibliomania du livre


Ce roman me permet d'avancer dans deux challenges en une fois : le challenge d'Iluze "Un genre par mois" (le genre de ce mois-ci était "roman historique") et le challenge "Une année en 14" !




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