28 juillet 2014

L'héritage de l'Oncle Duncan, d'Essie Summers


Je viens de vous écrire que je ne supportais pas les romances et je reviens vous en présenter une... C'est que celle-ci a une histoire : ce vieux livre cartonné à la reliure en train de se défaire se trouvait dans les caisses de livres que ma grand-mère descendait du grenier de temps en temps pour assouvir ma faim de lecture quand j'étais petite.  Je ne me souviens pas de l'âge que j'avais quand celui-ci m'est tombé entre les mains, mais j'étais trop jeune pour en voir les gros défauts... et à l'époque j'avais été séduite par Molly Bister et Grant Alexander au point de le relire plusieurs fois. Je l'ai retrouvé sur une étagère il y a quelques jours et je n'ai pas pu résister à le relire. Alors, quel est mon avis d'adulte ?


Résumé :

Molly Bister est une infirmière londonienne. Suite au décès de ses parents dans un accident dont Duncan Alexander, un riche propriétaire néo-zélandais, se sent responsable, elle a la charge de s'occuper de ses demi-frère et soeur, Rory et Pauline. Lorsque Duncan, sur le point de mourir, propose à Molly d'hériter de ses terres et de sa fortune, la perspective d'abandonner Londres pour la Nouvelle-Zélande n'enchante pas Molly. Mais les fins de mois sont difficiles, et elle ne peut pas se permettre de refuser l'héritage. Aussi Molly, Rory et Pauline embarquent-ils pour la Nouvelle-Zélande, et Molly va-t-elle devoir faire face à la haine de l'associé et neveu de Duncan, Grant, qui la prend pour une intrigante...


Mon avis :

Je vous vois d'ici : vous imaginez que je vais démolir ce livre sans aucune pitié. Eh bien non. Mais je vais quand même commencer par ses (gros) défauts.

D'abord, la traduction est abominable. Sérieusement. Dans certains passages, la concordance des temps en particulier faisait mal aux yeux. Aucun roman de nos jours ne serait publié avec des fautes pareilles. J'imagine que c'est une question d'époque (l'édition française date de 1960)... Je n'ai malheureusement pas pensé à noter des exemples, mais croyez-moi sur parole, il y a de véritables catastrophes grammaticales dans ce roman.

Ensuite, eh bien, c'est une romance, quoi : prévisible et basée sur des personnages stéréotypés (la blonde infirmière et le sombre gentleman-fermier). L'intrigue suit un scénario digne d'un film hollywoodien, ceux qui sont écrits sur le même schéma : "deux personnages faits l'un pour l'autre, obstacle 1, ça va mieux, grosse crise, ils se tombent dans les bras, fin". Typiquement le genre de livre qui ne peut être intéressant que pour la détente momentanée qu'il procure. 

Pourtant je ne renie pas entièrement la bonne impression de ma jeunesse. D'abord, malgré l'aspect stéréotypé des héros, il y a un joli côté féministe dans cette histoire qui m'a beaucoup plu.  Molly Bister est une jolie femme que sa beauté désavantage, mais c'est aussi une infirmière efficace, une jeune femme éduquée ; elle sait s'occuper du ménage mais elle sait aussi monter à cru sur un cheval, faire naître des jumeaux et escalader une falaise pour sauver la vie d'un enfant. Remarquable pour un roman publié avant 1960. Et en plus de ça, si elle tente de séduire (plutôt : "adoucir") Grant Alexander, c'est avant tout pour rendre sa vie et celle de ses demi-frère et soeur plus facile vu qu'ils partagent le même domaine, pas pour se trouver un homme sur qui baser sa vie. Finalement, la seule chose que je reproche à cette femme indépendante et volontaire (à part d'être un peu trop parfaite), c'est de tomber amoureuse d'un vilain macho comme Grant... 

Un autre aspect très positif dans ce roman c'est le décor : l'auteure est néo-zélandaise et si elle ne s'attarde pas sur des descriptions, elle donne quand même envie de visiter son pays. Mine de rien, j'ai été plongée dans les verts pâturages barrés de clôtures, les domaines à moutons, les marquises le long des rues de Christchurch, Noël en plein été... J'ai même l'impression que ce roman a créé une première image mentale de la Nouvelle-Zélande qui m'a suivie jusqu'à aujourd'hui.

Au final, c'est loin d'être la pire romance que j'aie lue jusqu'à présent (mais ça reste la pire traduction). Si vous aimez le genre, je vous conseille ce petit roman - si vous arrivez à vous le procurer, ça ne doit pas être simple... 


Pour en savoir plus :


Voici un jolie escale en Nouvelle-Zélande pour le challenge des Globe-Readers...



...et une 2ème participation en juillet pour le challenge "un genre par mois" d'Iluze !


2 commentaires:

  1. Le dessin de la couverture me fait penser aux livres que lisaient ma maman quand elle était plus jeune (sortent de BD roman romance).
    Si tu as passé un bon moment, c'est le principal puisque la romance ça reste un livre détente à lire entre deux pavés et s'ils font voyager c'est d'autant mieux.
    Je suis curieuse sur la Nouvelle-Zélande, c'est un des rares pays que j'aimerais bien découvrir :)

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  2. Ah ah, il n'y a pas le moindre dessin dans ce livre mais c'est vrai que la couverture a un joli air rétro :D

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