29 janvier 2015

Le Trône de Fer, intégrale, tome 2 : A Clash of Kings, de George R.R. Martin


Et voici enfin la chronique de ce deuxième tome du Trône de Fer qui fut l'objet de la lecture commune la plus longue de l'histoire des lectures communes ! 


Résumé :

La paix qui régnait sur Westeros pendant le règne de Robert Barathéon s'écroule à sa mort. Stannis et Renly Barathéon convoitent tous les deux le trône de Fer qui est aux mains de Joffrey ; Robb Stark se proclame Roi du Nord pour venger la mort de son père ; et dans le sud, Daenerys Targaryen espère toujours reconquérir le trône arraché à ses ancêtres. Très vite, tout le continent est en guerre...


Mon avis :

Je ne me rappelle pas avoir mis plus longtemps à lire un livre que celui-ci. D'habitude si je traîne sur une lecture, c'est parce que je la trouve pénible, ennuyeuse, mais suffisamment intéressante que pour continuer. Cette fois-ci, la raison est très différente : j'ai lu ce livre en lecture commune avec Thalia, nous avions divisé le livre en tranches et nous nous attendions l'une l'autre pour discuter de chaque tranche ; comme nous avons toutes les deux eu des vies plutôt chargées, il y a eu de grosses pauses. Ce qui est ironique c'est que ça ne nous a pas du tout empêché de profiter à fond de cette lecture que nous avons toutes les deux appréciée !

Le Trône de Fer, c'est une saga très longue, très intense, très violente par moments, pleine de mystères et de rebondissements. La division en courts chapitres représentant des points de vue différents rend la lecture plus légère et rend la longueur de chaque tome (954 pages pour celui-ci, quand même) supportable.

Mais de toutes façons, il se passe toujours quelque chose. Toujours. L'intrigue évolue sans temps morts et sans répétitions. Il faut dire qu'il y a plusieurs scènes où l'action se déroule en parallèle : à Port-Réal, où Sansa et Thyrion essaient chacun de survivre dans une ville de plus en plus en danger et dirigée par un roi de moins en moins équilibré ; Arya, sur les routes, essaie de retourner à Winterfell ; à Winterfell justement, dirigée par le tout jeune Bran Stark ; auprès de Robb, sur les champs de bataille face aux Lannister ; auprès de Théon, envoyé pour négocier l'aide de son père au nom de Robb ; sur et au-delà du Mur où se trouve Jon Snow ; et enfin dans le sud, où la jeune Daenerys tente de guider son nouveau peuple. Compliqué, non ?  Et pourtant le lecteur, même interrompu comme nous l'étions Thalia et moi, arrive à suivre sans trop de difficultés. En ce qui me concerne, je n'ai ressenti de confusion que pour reconnaître les (très) nombreux personnages secondaires, qui ont chacun un rôle cohérent dans ce monde très travaillé, mais une petite recherche sur internet m'a à chaque fois permis de les situer.

Parlons-en, des personnages, justement.  Thalia et moi avons échangé de nombreux emails au terme de chaque tranche de lecture, et je pense que la grande majorité de nos discussions portait sur les personnages. Cette histoire est avant tout une aventure humaine ; il y a toute une palette de personnalités, la plupart assez marquées car elles n'ont pas été policée par la politesse ou l'éducation moderne. Il y a les sadiques, les lâches, les intelligents, les hommes d'honneur, les guerriers, les calculateurs, et toute les palettes intermédiaires ; il y a ceux qu'on déteste et ceux qu'on adore, ceux qui n'ont que ce qu'ils méritent et ceux qui à l'inverse sont trop bien ou trop mal traités par le destin, ceux dont les plans se réalisent et ceux qui n'ont aucune emprise sur leur avenir, ceux qui passent de bourreau en victime et l'inverse.  Il y a bien entendu une majorité d'hommes, dans cette société patriarcale, mais il y a aussi quelques femmes fortes chacune à leur façon (et cette semi-parité est assez rare en fantasy que pour être signalée).  Les personnages dont on a le point de vue sont bien entendu ceux que nous comprenons le mieux, et ils sont tous d'une remarquable complexité. Plus ça avance, plus on les découvre et plus on a envie de ne pas les lâcher d'une semelle.

Quant au style, le traducteur a fait le choix assez étrange (j'ai envie de dire : unique) d'utiliser un langage d'époque alors que la version originale est, de ce que je peux en juger, rédigée dans un anglais tout à fait actuel. Beaucoup se sont plaints de ce choix et c'est vrai que ça rend la lecture légèrement plus compliquée par endroits, mais moi ça ne m'a absolument pas dérangée : c'est peut-être une trahison du texte original mais je trouve que ça donne un cachet à la narration qui lui va assez bien.

En résumé, avec ce tome commence vraiment la guerre à Westeros ; ça devient sanglant, actif, on a droit à beaucoup de sang, de souffrance et quelques grandes batailles. L'auteur ne ménage pas ses personnages mais il a su recréer une atmosphère moyennageuse tout à fait crédible, il introduit même certaines questions morales très justes (j'ai beaucoup aimé la tirade de Jaime sur l'honneur du chevalier).  Bizarrement, j'ai trouvé la violence beaucoup plus supportable que dans la série télé où je dois souvent m'éloigner de l'écran tant les images sont crues (je suis une petite nature). J'ai eu beau déposer et reprendre le roman plusieurs fois de suite, je ne me suis pas ennuyée un seul instant au fil de ce long tome. Ca ne m'étonne pas que Le Trône de Fer soit une série si connue ; en ce qui me concerne, c'est probablement la meilleure série de fantasy que j'aie jamais lue. En tous cas jusqu'ici, mais je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin ; Thalia et moi reprendrons la lecture du tome 3 d'ici quelques mois...


Pour en savoir plus : 
- ma chronique de l'intégrale 1 ; ce fut d'ailleurs amusant de la relire car je me contredis sur certains points (j'ai apparemment mieux vécu la violence dans ce tome-ci que dans le tome précédent, étrange)
- l'avis de Thalia, co-lectrice chérie ; découvrir le livre ensemble et en discuter au fur et à mesure fut un véritable plaisir ! 


5 commentaires:

  1. Alala tu as toujours une façon de rédiger tes chroniques de manière exquise ... comme dans nos échanges en fait. :)
    C'est un vrai bonheur cette lecture commune avec toi, et je te remercie car même si j'aime beaucoup, je ne sais pas si j'aurai le courage de le lire toute seule sans échanges ... il se passe tellement de choses (comme tu le soulignes bien), c'est impossible de lire ce livre tout seul dans son coin sans échanger avec quelqu'un. :)

    Je savais que des gens se plaignaient de la traduction, mais je ne savais pas que le traducteur avait choisi lui-même le style moyen-âgeux, pour moi ça semble évident d'utiliser ce style quand on voit l'histoire et les évènements. Le fantsay s'incruste seulement maintenant, et j'espère qu'il va encore s'incruster plus :)

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  2. C'est vrai que c'est parfois difficile de s'y retrouver dans les personnages secondaires. J'en ai pris mon parti, je me dis que si je n'arrive pas à retenir qui c'est, c'est qu'il n'est pas bien important ! :) En tout cas, ravie de voir que cette 2e intégrale t'a plu, hâte de voir ce que tu auras pensé de la 3e (quand vous la lirez... bientôt, j'espère car elle est très très bien).

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  3. La manière dont Martin arrive à manier tous les fils d'intrigue avec une multitude de personnages force le respect, c'est du grand art.
    Je suis moi aussi un grand admirateur de la traduction de Jean Sola, qui a peut-être outrepassé son rôle mais a sorti une traduction de haute volée.
    Quant au tome 3 qui va suivre, bonne lecture, c'est tout ce que j'ai à dire si ce n'est : accrochez-vous ! ;)

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  4. +1 avec Lorkhan sur le tome 3 !
    Sinon effectivement les personnages féminins sont épatants dans cette série, même quand on ne les aime pas, ils forcent l'admiration !

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  5. Le trone de fer impossible d'en entendre parler ! J'hesite a le tenter

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