16 février 2012

La tulipe noire, d'Alexandre Dumas


Vous croyez connaître Alexandre Dumas ?  Voici un de ses romans que vous n'avez peut-être pas lu !

Résumé :

En 1672, les Hollandais Jean et Corneille de Witt sont lynchés par la foule après avoir été injustement accusés de trahison. Le filleul de Corneille de Witt, Cornélius Van Baerle, possède à son insu des documents compromettants, mais ce doux poète ne pense qu'à sa passion, la tulipe. Il est d'ailleurs sur le point de créer la fantastique tulipe noire qui lui rapportera la gloire en tant qu'horticulteur et un prix de 100.000 florins. C'est sans compter sur un voisin jaloux qui le dénoncera aux autorités, le prince d'Orange qui a sa vie ou sa mort entre les mains, et la jolie Rosa, fille du geôlier...

Mon avis :

Ce livre m'est revenu en tête suite à un "Top Ten Tuesday" au mois de décembre. On y demandait de lister les dix livres qui ont bercé mon enfance. C'est là que je me suis souvenue de ce roman passionnant qui m'avait marquée à l'époque de sa lecture, est c'est là aussi que je m'étais rendue compte que je ne l'ai jamais lu qu'en version abrégée. Je m'étais donc promis de le relire dans sa version originale, ce qui est chose faite.

D'abord, première constatation : j'ai autant aimé cette lecture que dans ma jeunesse. Ce n'était pas gagné, étant donné la différence de version et l'évolution de mes goûts.  Mais il y a quelque chose dans ce roman qui dépasse de loin l'histoire d'amour au coeur de l'intrigue.

D'abord il y a le fondement historique, le décor qui en fait crée toute l'histoire.  On n'a pas l'habitude, en littérature francophone, de plonger dans l'histoire des Pays-Bas. Et pourtant, ils n'ont pas manqué d'intrigues et de drames !  Ceux décrits ici ont bien eu lieu, le lynchage de Jean et Corneille de Witt et la folie des tulipes. Et Alexandre Dumas (Père), conteur hors pair, les retrace sans prendre trop de libertés (pour une fois), nous présente clairement les tenants et aboutissants, et y crée un destin extraordinaire, celui du bon Cornélius. Personnellement, j'ai plongé à pieds joints dans ce bain original.

Ensuite, il y a la façon dont l'aventure est narrée. Parce qu'ici, point de capes ni d'épées, l'intrigue se déroule à son aise et en grande partie dans l'espace confiné d'une prison. Je dois reconnaître que la version abrégée que j'avais lue ne retranchait rien à l'intrigue et se contentait de couper dans les monologues de l'auteur. Mais quel dommage, malgré tout !  Parce que, d'après moi, c'est ce qui fait tout le charme de Dumas : sa façon de prendre ses distances avec ses personnages et la liberté de s'en moquer légèrement.  Rosa est belle, intelligente mais très féminine dans sa petite jalousie ; Cornélius est un grand rêveur qui est amusant tant il est maladroit avec Rosa et loin des réalités pour tout ce qui ne concerne pas ses tulipes ; et ainsi de suite. Les interventions indirectes de l'auteur font de cette histoire, non pas un drame, mais un théâtre de marionnettes. C'est tendre et frais, mais il faut le savoir.

Voilà ce que j'ai aimé dans cette histoire : l'originalité de son décor et le traitement de cette histoire par l'auteur. L'intrigue est agréable et se dénoue joliment.  Même si ce n'est pas une grande fresque historique et aventureuse comme ce à quoi on s'attend sous la plume de Dumas, c'est un bon moment de lecture à passer, je vous le recommande.


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