22 juin 2011

Courir, de Jean Echenoz

Voici un livre lu sur un coup de tête, uniquement parce que ma lecture en cours est en grand format et que j'avais besoin d'un livre de poche à emporter avec moi dans les transports en commun.  "Courir" m'attendait dans ma bibliothèque, offert il y a déjà assez longtemps, juste à côté de son petit frère "Les grandes blondes" déjà lu.  Et voici où me mènent mes impulsions...


Résumé :

On a dû insister pour qu'Emile se mette à courir. Mais quand il commence, il ne s'arrête plus. Il ne cesse plus d'accélérer.
Voici l'homme qui va courir le plus vite sur la Terre.


Mon avis :

Vous avouerez que le résumé ci-dessus est assez succinct ; c'est pourtant la seule information que j'avais à propos de ce livre avant de le commencer.  Une découverte complètement à froid, donc.  Et c'est toujours une expérience très agréable de connaître une très bonne surprise dans ces conditions.

J'ai donc commencé cette lecture en apprenant à connaître le jeune Emile, un gamin de famille pauvre qui travaille en usine et étudie la chimie.  On le voit traverser la guerre (celle où les Allemands débarquent gentiment), ce qui nous donne une idée de l'époque et du lieu (la Tchécoslovaquie).  Puis on croise Emile en train de courir, parce qu'il faut bien, puis parce qu'il aime bien, puis parce qu'il devient le meilleur.  Son histoire est passionnante et pourtant un poil trop réaliste pour être sortie toute nue de l'imagination d'un auteur.  Et là, vers le milieu du livre, au détour d'un patronyme qui ne sera utilisé qu'une seule fois, on comprend.  Ceci n'est pas un roman, ceci est une biographie.

Il faut dire que sous la plume d'Echenoz, un destin déjà original prend des allures de conte surréaliste.  J'avais déjà apprécié ce style dans "Les grandes blondes" et je l'ai adoré ici.  La belle histoire de ce personnage historique se déroule sur un fond relativement tragique de guerre, de pauvreté puis de pays sous régime dictatorial ; et pourtant, l'auteur traite l'ensemble avec un détachement ironique surprenant.  A peu de choses près, il se moque de la guerre, des privations, et même de son personnage, présenté comme un gentil garçon un peu naïf, trop souriant.  Mais l'histoire en devient succulente et on la traverse avec beaucoup plus de plaisir que celui qu'on trouverait dans une biographie ordinaire, au gré d'une plume qui sait si bien se jouer de la langue.

En bref, j'ai passé un excellent moment de lecture ; j'y ai retrouvé le plaisir de la voix d'Echenoz sans la déception d'une intrigue trop farfelue. Un vrai plaisir !


Un extrait audio :
Emile, encore jeune, dans son pays occupé par l'armée allemande, découvre la course.  On sent dans ce passage toute l'ironie de l'auteur qui présente l'occupation sans drame et un futur champion qui n'aime pas encore courir...

       


Pour en savoir plus : 
- la fiche Bibliomania du livre
- acheter le livre sur Amazon

4 commentaires:

  1. J'aime beaucoup jean Echenoz, je tenterais bien celui-ci !

    RépondreSupprimer
  2. Contente que cela t'ait plu ;-) Je peux te conseiller (et te prêter en juillet) Je m'en vais, Un an et Ravel.
    Manon

    RépondreSupprimer
  3. @Manon : merci pour cette découverte :) Je lirais bien les autres aussi, mais je vais peut-être attendre un peu avant de les emprunter, j'ai tellement de livres en retard déjà :s

    RépondreSupprimer
  4. Je ne connais pas du tout l'auteur ...

    RépondreSupprimer