30 avril 2011

La Belgariade, chant 1 : Le Pion blanc des présages, de David Eddings

Deux lectures communes en un jour, c'est peut-être un peu beaucoup.  Mais que voulez-vous : quand je commande et reçois un livre à la bibliothèque pour me rendre compte tout de suite après que d'autres lecteurs ont déjà prévu de s'assembler pour le commenter, je ne peux pas résister !  Entamons donc une des grandes sagas de fantasy : La Belgariade !


Résumé :

Et les Dieux créèrent l'homme, et chaque dieu choisit son peuple. Ah! Que le monde était jeune, que les mystères étaient limpides! Mais Torak, le dieu jaloux, vola l'Orbe d'Aldur, le joyau vivant façonné par l'aîné des dieux, et ce fut la guerre. Le félon fut châtié ; à Cthol Mishrak, la Cité de la Nuit, il dort toujours, d'un long sommeil hanté par la souffrance.

Le fleuve des siècles a passé sur les royaumes du Ponant. Les livres des présages ne parlent plus qu'aux initiés, mais ils sont formels : Torak va s'éveiller. Et justement l'Orbe disparaît pour la seconde fois. Que le maudit la trouve à son réveil et il établira son empire sur toutes choses.
Belgarath le sorcier parviendra-t-il à conjurer le sort? Dans cette partie d'échecs cosmique, il a réussi à préserver une pièce maîtresse : le dernier descendant des Gardiens de l'Orbe, désigné par les présages, mais qui n'est encore qu'un petit garçon jeté sur les routes par une venteuse nuit d'automne. Un simple pion, et si vulnérable...


Mon avis :

Les premiers tomes d'une longue saga ont souvent pour but principal de mettre en place le décor dans lequel l'intrigue s'épanouira par la suite. Celui-ci tourne autour des aventures de Garion, un jeune orphelin adolescent qui a été élevé par sa "tante Pol" au sein d'une ferme paisible. Encore peu matûre, il comprend quand même que certains événements sont un peu bizarres : un homme étrange semble le rechercher, un cavalier sombre le suit comme son ombre.  Puis sa tante l'entraîne brutalement pour un voyage sans retour à la recherche d'un objet mystérieux qui aurait été volé.  Et le voilà sur les routes et dans les palais, auprès de brigants qui s'avèrent être des princes, à faire face à tout un tas d'événements qu'il ne comprend pas vraiment.

Je ne sais pas qui m'en avait parlé ni où j'ai lu des chroniques de ce livre, mais je m'attendais à plonger dans une des meilleures histoires de fantasy. Et je dois dire que je ne suis pas entièrement conquise.  Jusqu'à présent, c'est sympathique, sans plus.  Le jeune Garion n'est pas méchant, certains personnages secondaires sont même carrément délicieux, quelques répliques font sourire, quelques aventures font légèrement trembler, la mythologie sous-jacente est agréable.

Mais voilà, il manque deux choses essentielles : du rythme et de la surprise.  Les différentes étapes du voyage sont trop longues, je me suis fatiguée assez vite de leurs voyages et de leurs parlotes ; ça traîne beaucoup pour une quête si importante et soi-disant si urgente !  Et puis il me semble qu'on en dit trop dans le prologue, ou pas assez ailleurs.  Toutes les questions que Garion se pose et toutes les semi-réponses qu'il obtient, on les voit venir à des kilomètres grâce à ce qu'on a appris dans le prologue. Garion en devient énervant à remettre en cause des choses évidentes, en plus de son côté enfantin qui est vraiment trop accentué, ou mal décrit.  Tante Pol m'avait parue vraiment originale au début, puis son rôle de mégère m'a petit à petit hérissée.  Et je me suis légèrement perdue dans les noms des rois et de leurs épouses.

En gros ce fut une lecture pas désagréable mais pas à la hauteur de mes attentes.  Je n'y ai pas retrouvé l'intensité du premier tome d'Assassin Royal de Robin Hobb, par exemple.  J'ai quand même suffisamment d'espoir pour la suite que pour avoir déjà commandé le deuxième tome à la bibliothèque, mais j'ai vu mieux comme lancement.  A suivre, donc !


Pour en savoir plus :
- les avis de mes co-lecteurs : Felina, Korto, LefsÖ, Léo Elfique, Ptitelfe et Sollyne sont assez enthousiastes ; Taliesin et Plumeline partagent mon avis mitigé.

Castle in the air, de Dianna Wynne Jones

Vous connaissez le concept des lectures communes en série ?  On s'engage ensemble non pas pour un livre, mais pour la lecture de plusieurs livres de la même série, étalés dans le temps.  Ajoutez à ça que la lecture est en VO, et vous comprenez dans quoi je me suis engagée à la suite de Miss Spooky Muffin. Je vous ai présenté "Howl's moving castle" il y a quelques temps, voici donc sa suite, Castle in the air.


Résumé :

Le jour, Abdullah est un simple marchant de tapis, mais dès qu'il a un peu de temps, il se rêve en prince.  Un jour, les rêves d'Abdullah deviennent réalité et il fait la rencontre de la belle Flower-in-the-Night.  Quand un horrible djinn emporte Flower dans le ciel, Abdullah décide de sauver son amour - à condition qu'il arrive à la retrouver et qu'il échappe à tous les vilains méchants qui le poursuivent. Mais comment réussir, avec pour seules aides un génie au mauvais caractère et un tapis volant sans mode d'emploi ?


Mon avis :

J'avais bien aimé "Howl's moving castle" pour son atmosphère de conte de fée bizarre et ses personnages très particuliers. J'avais quand même regretté de m'être perdue dans une intrigue parsemée de rebondissements et d'éléments qui me semblaient inexplicables, de questions sans réponses et de développements que je ne saisissais pas.  Un défaut qui aurait pu être très encombrant ailleurs, mais qui passait presque inaperçu dans ce conte de fée aux accents rêveurs.

Castle in the air (traduit en français par "Le château des nuages", mais en fait l'expression est plus proche des châteaux en Espagne) ne possède pas ce défaut. Il y a pourtant de la magie et de l'aventure, des rebondissements et des situations étranges, mais qui se basent sur des éléments plus connus, comme le tapis volant ou le génie dans sa bouteille, et on ne risque pas de s'y perdre. Il n'a pas grand-chose à voir non plus avec le premier livre : il y a des liens directs mais ils apparaissent seulement vers la fin.  Jusque là, on découvre une histoire du genre de celle d'Aladin, loin des aventures de Sophie en Ingarie.

Une autre différence notable avec le premier livre c'est que j'ai trouvé ici beaucoup plus d'humour.  L'auteur garde le même ton que précédemment, mais ajoute une dimension vraiment comique, en tout premier dans les politesse exagérées et parfois ironiques que s'échangent les gens dans le monde d'Abdullah, ensuite dans sa relation avec Flower-in-the-Night ou dans les réactions du génie, notamment.  Abdullah n'est d'ailleurs pas loin de l'anti-héros malmené par les événements et qui a du mal à s'affirmer.  J'ai beaucoup souri de ses aventures et de ses réactions, et énormément apprécié cette dimension humoristique.

En-dehors de ça, j'ai retrouvé avec plaisir la plume de Dianna Wynne Jones.  Il y a un petit quelque chose dans sa narration qui me permet de replonger dans l'atmosphère des  histoire avant de dormir de mon enfance, sans devoir faire l'effort de m'infantiliser en me contentant de contes simplistes. Elle transforme d'ailleurs les éléments connus pour leur donner un petit air moderne ou surprenant que j'adore.  Une lecture vraiment agréable qui s'avale comme un bonbon.  



Pour en savoir plus :
- la fiche Bibliomania du livre
- l'avis de mes co-lectrices enthousiastes : Miss Spooky MuffinSita, Flo_boss, Heclea

28 avril 2011

Axiomatique, de Greg Egan

J'ai annoncé il y a quelques temps que je me lançais à la redécouverte de la science-fiction.  C'est maintenant chose faite avec un des maîtres du genre, Greg Egan.


Résumé :

Est-il possible de reproduire dans la réalité des tableaux fantastiques célèbres en créant des chimères ? Une drogue permet-elle de rejoindre et de joindre tous les possibles ? Le temps qu'on lui reconstruise un corps, un homme peut-il confier au ventre de sa femme le soin d'accueillir son cerveau ? Autant de questions, avec bien d'autres, que Greg Egan soulève dans dix-huit nouvelles.


Mon avis :

Mon retour à la science-fiction a été plutôt brutal : dès le début de ma lecture enthousiaste, je me suis retrouvée perdue au coeur d'une nouvelle dont je ne saisissais pas le postulat de départ. Car bizarrement, la nouvelle la plus compliquée, la plus ardue, a été mise au tout début. Mais croyez-moi, il ne faut pas se décourager : les suivantes sont bien plus aisées à suivre !

Il est difficile de parler globablement d'un ensemble de nouvelles aussi disparates, mais de façon générale, ce qui les lie toutes c'est l'imagination débordante de l'auteur et sa capacité à utiliser les inventions ou les situations les plus originales pour en explorer les conséquences sur la psychologie des personnages et les réactions humaines en général.  Chacune des nouvelles pourrait être résumée en commençant par ces mots : comment réagirait-on si... Comment réagirait-on si des implants dans le cerveaux nous permettaient d'orienter sciemment nos valeurs ?  Comment réagirait-on si on devait passer chaque jour dans le corps d'une personne différente ?  Comment réagirait-on (en tant que femme) si pour sauver son mari on devait accueillir son cerveau dans son utérus comme un bébé ?  Comment réagirait-on si on pouvait acheter une poupée vivante, un bébé qui ne grandirait que jusqu'à l'âge de quatre ans puis mourrait ? Comment réagirait-on si, à la naissance, chaque enfant recevait le journal intime qu'il écrira tout au long de sa vie ?  Comment réagirait-on si un crystal était installé dans notre cerveau dans le but de l'imiter puis de le remplacer pour éviter la vieillesse ?  

Etc, etc, etc.  Chaque hypothèse est l'occasion d'explorer un aspect de notre humanité ou de nos fondements moraux. Les idées les plus extraordinaires se succèdent de nouvelle en nouvelle, toutes sont justifiées par une explication scientifique crédible (pour une non-initiée comme moi en tous cas), et toutes se développent au fur et à mesure de rebondissements toujours inattendus.  Il y a eu une ou deux nouvelles dont la fin m'a laissée sur ma faim ; mais j'ai surtout été époustouflée par la plupart d'entre elles, qui sont difficiles à lâcher une fois commencées et difficiles à oublier une fois lues.  Bizarrement, malgré leur postulat de départ inimaginable dans le monde où nous vivons à l'heure actuelle, la plupart de ces histoires ont fait résonner mes propres impressions : "Et moi, que ferais-je, que ressentirais-je dans une telle situation ?".

Je suis d'autant plus étonnée de mon enthousiasme que ce recueil est souvent classé dans la "hard science-fiction" : en-dehors de la première nouvelle et de l'un ou l'autre passage, ça ne m'a pas paru "hard" du tout.  Bien sûr, c'est une lecture à laquelle il faut consacrer un minimum d'attention, mais c'est loin d'être réservé aux scientifiques avertis ou aux lecteurs passionés du genre.

Bref, voilà un rendez-vous que je n'ai pas manqué : la science-fiction et moi, pas de doutes, nous nous sommes trouvés.  Je n'aurai plus peur de ce genre un peu mystérieux, en tous cas pas tant qu'il passera par la plume de Greg Egan.  Un énorme merci à Livraddict et au Livre de Poche pour ce partenariat on ne peut plus fructueux ! 



Pour en savoir plus :

27 avril 2011

Le portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde

Je suis un peu en retard pour commenter ce livre qui faisait l'objet du book club de la semaine passée, mais qu'à cela ne tienne, voici mon avis sur cette lecture très classique !


Résumé :

Le peintre Basil Hallward est envoûté par la pureté de son nouveau modèle, le jeune Dorian Gray, dont il vient de faire un portrait extraordinaire. Mais Lord Henry, un ami commun, laisse entrevoir le pouvoir que donne à Dorian sa beauté éphémère ; Dorian fait alors le voeu que ce portrait vieillisse à sa place. Il sera le premier surpris de découvrir que ce voeu étrange s'est réalisé et lui permet de vivre une vie sans conséquences tandis que son portrait reçoit les marques de sa débauche.


Mon avis :

J'étais contente que ce livre soit choisi pour le book club : encore un classique qui manquait à ma culture (ils sont trop nombreux) !  Un de ces romans dont je connaissais vaguement l'intrigue sans avoir aucune idée de ce qui fascine les foules depuis sa sortie il y a 120 ans (il est sorti en 1890 exactement). 

Après lecture, je ne pense toujours pas avoir cerné ce roman. Tant de sujets qui s'imbriquent les uns dans les autres, tant de questions effleurées sans que l'on sache quel point de vue l'auteur choisit... Dès le début j'ai été surprise de voir dans un roman de cette époque le terme de l'homosexualité abordé de biais (je ne connaissais absolument rien à propos d'Oscar Wilde sinon je m'y serais attendue). Puis on passe au thème de la débauche (à peine entrevue, par une espèce de pudeur un peu étonnante), celui de la frivolité de l'amour, de la beauté, de la décadence, une touche de lutte des classes, et bien sûr le thème de la responsabilité pour ses actes, sur la base du postulat assez étrange que la débauche ou le manque de morale s'inscrivent sur les traits d'une personne.  Le tout sur fond de roman d'apprentissage puisqu'au final Dorian est façonné par Lord Henry. 

Du coup je comprends mieux pourquoi ce roman a déjà fait couler des tonnes d'encre, et je ne vais pas me lancer dans ma propre interprétation.  Je me contenterai comme d'habitude de présenter mes impressions de lecture au premier degré.  A ce niveau-là, je n'ai pas été transportée mais j'ai apprécié un style classique mais enlevé.  J'ai beaucoup aimé les discours vibrants et terriblement ironiques de Lord Henry, le personnage le plus intéressant de cette histoire, qui est capable d'affirmer puis de justifier les idées les plus choquantes. Dorian et ses états d'âme de jeune homme riche et sans conséquence m'ont régulièrement ennuyée, mais derrière se cache toujours un brin de moquerie ou de critique sociale. Si l'ensemble est intéressant par tous les termes qu'il aborde, ce n'est pas non plus un livre qui va me marquer ou me faire réfléchir ; il marque son âge et la société ou la morale qu'il critique est difficile à identifier avec celle dans laquelle je vis.

Bref, s'il y a des classiques qui m'ont marquée, ce ne sera pas le cas de celui-là. Toutes mes excuses à tous les amoureux de l'oeuvre  :)


Pour en savoir plus :

19 avril 2011

Livraddict Mag, le numéro 5 !

Je suis un peu en retard puisqu'il est en ligne depuis deux semaines déjà, mais je tenais à vous annoncer la sortie du cinquième numéro du Livraddict Mag !


Le thème de cette édition, Les Vampires, a de quoi plaire aux amateurs de bit-lit... Mais si vous suivez ce blog vous saurez que je n'en fais pas vraiment partie. Heureusement, le Mag ne s'arrête pas là !  On y parle aussi de séries télé, d'histoire et de romans atypiques où les vampires apparaissent quand on les attend le moins. Et comme d'habitude, on y trouve un beau concours et une BD de Sita.

Je suis à nouveau responsable de la mise en page (mais pas de la couverture magnifique, celle-là on la doit à Baba) et c'est pourquoi je vous conseillerai de télécharger le Mag en version PDF où le rendu est nettement meilleur. Mais si vous tenez vraiment à le lire en ligne, rendez-vous sur Calaméo.

N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez  :)

17 avril 2011

Là où vont nos pères, de Shaun Tan

Je ne sais plus comment ce livre est arrivé dans ma wishlist ; peut-être que c'est Miss Spooky Muffin qui m'a influencée, mais je constate avec surprise qu'elle ne l'a pas chroniqué ; peut-être que c'est l'oscar obtenu par Shaun Tan cette année pour un film d'animation qui m'a donné envie de découvrir son oeuvre.  Toujours est-il que j'ai constaté avec surprise qu'il était disponible - en français - à la bibliothèque d'Helsinki, que je l'ai réservé, que j'ai profité d'un train manqué pour aller le chercher et le lire en attendant le suivant.  Une découverte qui ne m'a pas laissée insensible !


Résumé :

Une famille : le père, la mère, la fille.  Une ville que surplombe une ombre menaçante. Un père qui décide de tenter sa chance ailleurs.  Un train, un bateau, des tampons, une chambre, une langue bizarre.  Une nouvelle vie qui commence.


Mon avis :

Je ne suis pas une grande dévoreuse de BDs mais j'ai beaucoup de chance : le peu que je lis me secoue jusqu'au fond des tripes. Celle-ci (ou plutôt cet album d'illustrations) m'a totalement prise par surprise.

Première surprise : pas de texte. Du coup je comprends mieux pourquoi ils ont acheté l'album en français à la bibliothèque d'Helsinki : en-dehors du titre, ça ne change pas grand-chose.  Pas de bulles, pas de sous-titres, et aucun besoin ni de l'un ni de l'autre.  Non seulement les dessins parlent d'eux-même mais l'histoire se veut universelle. C'est l'aventure de tous les émigrés du monde, de toutes les époques, de tous ceux qui ont dû fuir une menace et prendre le risque de devenir un étranger dans un pays étrange.  Quelques exemples de leurs histoires tragiques sont racontées au fil des rencontres du narrateurs, toutes de façon très touchante grâce à des dessins grandioses et pourtant pudiques.

A propos des dessins, justement : ils sont magnifiques.  Noir et blanc ou tirant sur le sépia, ils rapellent de façon frappante les vieilles photos jaunies que l'on trouve dans les coffres à souvenirs de nos grand-parents.  De doux crayonnés, jamais violents malgré les histoires parfois cruelles qu'ils narrent, mais qui apportent très souvent les larmes aux yeux.  Des vignettes en séquences ou une image plus grande pour un décor grandiose.  Un énorme talent surtout à retranscrire les émotions sur les visages des personnages. 


L'histoire n'est pas située géographiquement, même si on reconnaît des allusions évidentes à New York (confirmées par l'introduction qui précise que l'auteur s'est inspiré, entre autres, des photos d'émigrés prises à Staten Island).  Pour renforcer cette universalité, la menace qui a obligé les différents personnages à partir est représentée de manière allégorique, ainsi que beaucoup d'autres détails, ce qui ajoute une touche fantastique à l'ensemble. La langue du pays d'arrivée est une langue inventée, ce qui m'a replongée, avec le personnage, dans l'état d'esprit de mon arrivée en Finlande, quand tout est illisible et incompréhensible. 


Au total, voilà un album extrêmement touchant que je rendrai à la bibliothèque à contre-coeur.  Je sais que j'aurais pris plaisir à le lire et le relire dans les moments où j'aurais besoin d'un peu d'émotion et d'espoir.  Un album à mettre dans toutes les mains, absolument.


Pour en savoir plus :

03 avril 2011

L'âge des étoiles, de Robert Heinlein

Je vous préente aujourd'hui mon premier livre voyageur !  FrenchDawn l'a envoyé à Miss Spooky Muffin qui me l'a passé.  Et à mon tour de me replonger dans la Science-Fiction qui a délaissé mes étagères depuis une bonne dizaine d'années...


Résumé :

La surpopulation épuise les ressources de la Terre et a rendu encore plus urgente, en ce début du quatrième millénaire, la nécessité de trouver de nouveaux mondes habitables. Mais si le voyage interstellaire est désormais possible, les vaisseaux spatiaux voyagent moins vite que la lumière, et communiquer avec la Terre prendrait des années. L'Institut de Recherches Prospectives a trouvé une solution inattendue à ce problème : la télépathie. Pat, un adolescent extraverti, et son jumeau Tom vont mettre leurs dons exceptionnels au service du grand projet de colonisation interstellaire. Tandis que Pat vieillira sur la Terre, Tom et tout l'équipage du L. C. échapperont à l'emprise du temps. 


Mon avis :

Comme je le disais, je n'ai plus lu de roman de sciences-fiction depuis l'école, ce qui fait déjà 15 ans.  Avec le temps, ce genre a commencé à m'intimider ; j'y ai vu des critiques très pessimistes de l'avenir humain et des romans pas vraiment accessibles, des épopées scientifiques complexes, bref, un genre auquel il fallait être initié pour pouvoir l'apprécier.  

Mais au contact de certains blogueurs fans du genre (je ne citerai qu'El Jc comme tentateur en chef, mais il n'est pas le seul), j'ai eu envie de le redécouvrir.  Lorsque ce livre court, L'âge des étoiles, a commencé à récolter quelques critiques positives, je me suis dit "pourquoi pas ?".  Et quand il a littéralement atterri dans mes mains, je m'y suis plongée sans détours.  

Alors, qu'est-ce que ça dit ?  La réponse est très simple : j'ai été subjuguée.  Rien d'intimidant ou d'ultra-complexe dans cette histoire, rien qu'un récit court, enlevé et qui s'avale en quelques heures.  L'hypothèse est originale et nous mène vraiment loin du point de vue de l'aventure et de l'humain.  Le récit raconté à la première personne explore plusieurs thèmes intéressants, que ce soit les relations entre frères, le passage du temps, les aléas de l'exploration spatiale, les conséquences de la surpopulation, la vie en commun dans un espace limité, l'autorité au sein d'un groupe, etc.  Je dois reconnaître que certaines explications scientifiques me sont passées largement au-dessus de la tête mais elles sont loin d'avoir entravé ma lecture et donnent à l'histoire un vernis de crédibilité réussi. Au fil des pages je n'ai cessé d'attendre la suivante, incapable de me détacher d'un récit toujours surprenant.

Ca passe d'ailleurs très vite, peut-être un peu trop vite.  Ce récit a le goût d'une nouvelle : il y manque un peu de profondeur, les événements s'enchaînent un peu trop rapidement, la fin arrive un peu vite.  Ca ressemble vaguement à un exercice d'écriture qui aurait fourni le matériel pour un roman plus élaboré ; il y avait moyen de développer certains de ces thèmes qui sont à peine effleurés.  Ca n'a pas gâché mon plaisir au moment de la lecture, ça m'a surtout donné l'envie de me plonger dans des romans du même genre mais un peu plus substantiels. 

Bref, ce fut un délicieux amuse-bouche qui m'a redonné envie de plonger pleinement dans la science-fiction.  Une excellente introduction à qui veut découvrir ou renouer avec ce thème.  Je recommande chaudement !